Kfir et Ariel, l’échec moral de la communauté internationale

Des manifestants, le jeudi 18 janvier 2025 à Tel Aviv, tiennent des ballons orange lors d'un rassemblement en solidarité avec Kfir Bibas, bébé israélien, pour son premier anniversaire, en captivité aux mains du Hamas dans la bande de Gaza. (Crédit : AP Photo/Oded Balilty)
Des manifestants, le jeudi 18 janvier 2025 à Tel Aviv, tiennent des ballons orange lors d'un rassemblement en solidarité avec Kfir Bibas, bébé israélien, pour son premier anniversaire, en captivité aux mains du Hamas dans la bande de Gaza. (Crédit : AP Photo/Oded Balilty)

Un scénario de film d’horreur se déroule chaque jour en Israël. On y assiste sans vraiment assimiler l’ampleur des atrocités qui sont à peine imaginables.

Immergés dans notre quotidien marqué par une stupeur continue, nous portons de temps à autre notre regard vers l’extérieur, vers d’autres pays, espérant y trouver un souffle d’espoir, une main tendue. Mais on y voit plutôt un spectacle surréaliste où des acteurs censés partager nos valeurs humanistes se perdent dans des discours tièdes et nauséabonds.

L’humanisme s’est envolé. Les valeurs fondatrices du monde occidental semblent s’effondrer sous le poids des haines et des corruptions. Pourquoi le courage de défendre nos valeurs manque-t-il tant aux dirigeants occidentaux ?

On a l’impression que lorsque des humains deviennent des monstres, cela fascine plus que ne choque, les nazis en sont l’exemple. Mais puisque les lois, les constitutions, les organisations humanitaires et les associations pour les droits humains sont corruptibles, dans quelle autre dimension se situe notre défense ?

Mesdames et messieurs les Présidents et Premiers ministres, mesdames et messieurs les « humanitaires », mesdames et messieurs les élus de tous bords, mesdames et messieurs les représentants de la loi, concentrez-vous une petite minute et visualisez ceci, ce scénario me hante :

Nous sommes le 7 octobre 2023, il est environ 6h30 du matin, un bébé de 9 mois et son frère de 4 ans dorment paisiblement près de leurs parents. Bientôt des inconnus armés pénètrent dans leur maison. Les enfants qui vivaient jusqu’alors dans un quotidien rassurant entourés de personnes bienveillantes et aimantes, ce jour, ils sont arrachés à leur sommeil, tirés de leurs lits. Ils se retrouvent dehors, dans les bras apeurés de leur mère protectrice, leur père n’est plus là, il a été kidnappé.

Ce matin-là, c’était l’heure de changer la couche de la nuit et l’heure du biberon. Mais leur vie bascule soudainement du paradis à l’enfer obscur.

Nos deux petits héros vont être emportés sans nourriture, sans vêtements, pieds nus, sans change, sans eau, dans les tunnels sombres de Gaza, dans l’humidité irrespirable et la saleté. Ils ne comprennent pas ce qui leur arrive, comme tombés dans un abîme, ils vont avoir froid et faim, ils vont avoir mal, ils vont se sentir sales, ils vont pleurer et crier. Puis la peur et l’effroi vont les habiter chaque seconde. Des millions de secondes, chacune semblable à une éternité. Épuisés, ils vont s’affaiblir et la souffrance ne les quittera plus.

C’est le début de l’histoire, je vous laisse mettre des mots et des images sur sa fin lorsque les meurtriers les tuent de leurs mains, de sang-froid, pour les faire taire après plus d’un mois de torture.

Pourquoi personne n’a sauvé ces enfants ? Ces enfants auraient pu être les vôtres, ils sont les nôtres.

Les Juifs représentent le premier maillon d’une chaîne que les islamistes cherchent à détruire. Le meurtre de Juifs devrait être perçu comme un signal d’alarme pour les nations, car les Juifs incarnent l’héritage des valeurs occidentales que nous portons.

Ces valeurs judéo-chrétiennes, qui ont donné naissance aux Lumières, sont la cible de l’idéologie islamiste. Les mises en scène macabres et ridicules lors de la libération des otages avec des diplômes de je ne sais quoi, le diplôme de bonne conduite ? Un cynisme qui témoigne aussi du décalage civilisationnel des organisations terroristes islamistes.

Ayez le courage de les combattre, de les condamner, de les dénoncer. Car la faillite du monde libre est en marche. Depuis le 7 octobre 2023, chaque jour est un défi que nous relevons par la force de l’espérance, mais le retour des corps des deux petits bébés assassinés a été un coup de poignard en plein cœur, déchirant nos âmes déjà dévastées.

Mon poème en hommage aux enfants juifs

Pour Kfir et Ariel

Une tempête d’émotions nous traverse.
Colère, révolte, tristesse,
Tour à tour, nous envahissent,
Le cœur en deuil, le souffle en détresse.

Les enfants ne reviendront pas vivants,
Ils ont quitté ce monde violent,
Rejoignant aux cieux, les autres enfants,
Ces autres tout petits innocents assassinés le 7 sanglant.

Ils étaient douceur, joie, vie,
De petites âmes pures et épanouies,
Mais l’horreur les a pris d’une main glacée,
Le 7 octobre, leurs sourires se sont effacés.

Un bébé de neuf mois et son frère protecteur,
Un enfant de quatre ans, plein de douceur,
Ils jouaient ensemble, insouciants, sereins,
Mais personne n’a su les sauver ce maudit matin.

Le plus jeune otage de l’histoire,
Nous revient dans un cercueil noir,
Mais son souvenir dans nos cœurs sera éternel.
Je te le promets, toi qui es au ciel.

Pour Kfir et Ariel et tous nos enfants assassinés,

Nous serons leurs voix, leurs cris, leur souffle,

Pardon, pardon, pardon,
Quel monde avons-nous fabriqué ?

Je te promets Kfir,
Pour toi et pour tous les enfants juifs,
Nous allons réparer.

à propos de l'auteur
Karine est parisienne d’origine, mère de 4 enfants et a fait son alyah en 2016. Active et engagée dans le monde associatif dans plusieurs domaines de société, le handicap, l’éducation et le véganisme en France et en Israël, elle publie des chroniques dans plusieurs magazines en ligne sur ces sujets. Elle est aussi co-fondatrice de la plateforme de réflexion Hashiva, think thank francophone israélien, thérapeute holistique, naturopathe, sophrologue et titulaire d’un master en sciences humaines.
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