Je suis sioniste
De jeunes Juifs m’ont récemment demandé comment réagir aux, et contrecarrer les, efforts visant à délégitimiser le sionisme, qui fait partie de l’identité de la majorité d’entre eux.
En effet, depuis le début de la réponse d’Israël aux atrocités du Hamas, les Juifs du monde entier ont subi des pressions – ou devrais-je dire des gestes d’intimidation ? – pour qu’ils se distancient d’Israël et du concept même de sionisme.
Je refuse.
Catégoriquement.
Je proclame haut et fort mon sionisme.
Je suis sioniste parce que je crois que le peuple juif, comme toute autre nation, a le droit à l’autodétermination. Que l’État d’Israël a le droit d’exister. Puisque ce droit est toujours contesté, la mission sioniste n’est pas terminée.
Mon appui au sionisme se renforce en fait lorsque je vois comment, malgré les énormes difficultés, Israël mène une guerre difficile de la manière la plus humaine possible, en mettant en œuvre plus de mesures pour prévenir les pertes civiles que n’importe quelle autre nation dans l’histoire – y compris les États-Unis et le Canada.
Mon engagement profond en faveur du sionisme découle du fait que les Juifs en ont assez d’être d’éternelles victimes. L’époque où les Juifs étaient des objets et non des acteurs de l’histoire est révolue. Oui, cela signifie que des décisions difficiles doivent être prises. Et personne n’est parfait. Mais le sionisme est tout le contraire du pathos dominant actuel – du moins en Occident – qui, trop souvent, ressemble à un championnat de la victimisation. Comme l’a dit Aviva Klompas, le monde a beaucoup de mal à assimiler l’idée que le massacre des Juifs ne restera plus sans réponse.
Il faudra s’y habituer.
Golda Meir a un jour dit : « Le monde déteste un Juif qui se défend. Le monde ne nous aime que lorsque nous sommes à plaindre ».
Pas pour moi.
Je suis sioniste parce que le sionisme permet à chaque juif – laïc, réformé, conservateur ou orthodoxe ; ashkénaze, séfarade, mizra’hi ou éthiopien ; Juif de naissance ou Juif par choix ; politiquement progressiste, libéral ou conservateur ; blanc, noir, brun, jaune ou métissé – de disposer de l’espace nécessaire pour construire la société qu’il souhaite bâtir. Oui, cela peut donner lieu à des débats animés (et parfois épuisants). Mais nous sommes plus riches, plus forts et plus unis grâce à ces mêmes débats, surtout lorsque tant d’autres au Moyen-Orient se voient refuser ce droit le plus fondamental et le plus inaliénable.
Je fais partie de l’équipe sioniste parce que le sionisme est le mouvement de libération le plus inspirant et le plus réussi de l’histoire de l’humanité.
Comme l’a écrit mon ami Arsen Ostrovsky : « C’est une histoire d’espoir, de courage et de résilience ; un peuple ancien qui revient et reconstruit sa patrie ancestrale. Pendant 3 000 ans, les Juifs ont été victimes de persécutions, de pogroms et, finalement, de l’Holocauste, mais nous n’avons jamais perdu espoir. Nous avons refusé de succomber à la haine et au désespoir. Forts de nos croyances, de notre détermination, de nos traditions ancestrales et de notre foi dans le sionisme, nous avons rétabli un État prospère fondé sur les idéaux de la liberté, de la démocratie, de l’État de droit et des valeurs juives ».
J’appuie le sionisme car, loin d’être une « idéologie coloniale », c’est l’exemple le plus réussi d’une nation autochtone retournant sur ses terres ancestrales. Pensez-y : Israël porte le même nom qu’il y a 3 000 ans, parle la même langue (l’hébreu) qu’il y a 3 000 ans, vénère le même Dieu qu’il y a 3 000 ans et habite la même terre qu’il y a 3 000 ans.
En tant que Juif pratiquant, je crois au sionisme en tant que « premier germe de notre délivrance », comme le dit la prière pour l’État d’Israël que je récite chaque Shabbat à la synagogue.
En tant que démocrate, je crois au sionisme parce qu’Israël a construit une démocratie – imparfaite, certes, mais montrez m’en une seule parfaite – dans une région du globe où, non seulement elle est l’exception, mais dont de nombreux voisins ne souhaitent rien d’autre que de la voir disparaître.
Je crois au sionisme parce que je suis Juif.
Vous pouvez lancer le mot « sioniste » comme une insulte, comme un substitut au mot « Juif » pour cacher votre antisémitisme.
Grand bien vous fasse. Pour ma part, je le porte très bien.
Je. Suis. Sioniste.