Israël, une victime qui refuse de l’être
J’ai eu la chance d’accompagner un groupe de Canadiens la semaine dernière. Des Canadiens, non juifs, venus voir de leurs propres yeux la réalité sur le terrain, écouter les témoins des massacres du 7 octobre et les familles des kidnappés.
Au-delà des rapports biaisés des médias qui inondent les écrans de destructions à Gaza en rapportant fidèlement les décomptes annoncés par le Hamas. Sans comprendre qu’ils s’inscrivent dans la stratégie de guerre d’une organisation terroriste qui se vante d’utiliser sa population comme bouclier humain et martyrs.
Ces Canadiens sont, eux, venus voir et rapporter ce qu’ils ont vus. Une démarche intellectuellement honnête mais qui pourtant n’est pas répandue.
Je leur sais gré de leur honnêteté intellectuelle, de leurs questions difficiles et sans tabous.
Mais ces voyages ne sont jamais à sens unique. Et aujourd’hui, plus que jamais. J’ai appris beaucoup. J’ai compris beaucoup.
Depuis le 7 octobre nous avons l’impression de crier derrière une vitre insonorisée. Le sentiment que personne ne comprend notre guerre, notre colère, notre traumatisme.
Mais peut-être qu’il est difficile de comprendre Israël.
Dans un monde qui glorifie la victimisation et justifie toutes les horreurs commises par celui qui argue de son statut de victime, Israël n’a aucune chance.
L’Etat d’Israël a été créé pour répondre à la promesse plurimillénaire de retour du peuple juif sur sa terre. Et pour offrir à tous les Juifs du monde un refuge en cas de persécutions. L’endroit le plus sûr malgré les guerres.
Pourtant le 7 octobre cette promesse a été rompue et nous avons tous vécu de nouveau l’angoisse d’être pourchassé. Jamais depuis la Shoah autant de Juifs n’avaient été massacrés chez eux, dans la plus grande barbarie.
Mais si la promesse a été rompue, les Israéliens n’ont pas oublié pourquoi ils sont là. Pourquoi ils ont choisi de rester depuis 76 ans malgré les difficultés. Et tous les Israéliens se sont retrouvés, Juifs et Arabes, druzes et chrétiens, religieux et laïques, de droite comme de gauche. Tous pour dire qu’ils ne seraient pas victimes.
Car ils sont israéliens.
Et si le peuple juif n’a jamais pu compter sur une armée pour le défendre, aujourd’hui, c’est le peuple qui constitue son armée. Tout le peuple d’Israël qui se sent vivre son destin en unisson avec toutes les variantes de sa société.
Alors forcément ce sentiment rend invincible et confère une détermination en acier.
Ce qui ne cadre plus avec le récit de la victime. Même si cette force puise sa source dans le refus d’être une victime. Ni aujourd’hui, ni demain. Et que ce qui motive cette guerre c’est l’urgence absolue de récupérer nos otages détenus dans des conditions inhumaines. Et de s’assurer que le Hamas et leurs confrères ne pourront plus commettre de nouveau un 7 octobre.
Israel est une victime qui refuse de baisser la tête.
Alors comment expliquer cela aux médias du monde entier, les papes du scoop, de l’image choc ?
Comment expliquer à des générations privées d’éducation historique, que notre guerre est juste ? Que nous ne combattons pas par haine de notre ennemi mais par amour de notre patrie ?
Que personne ne part en guerre pour éradiquer le peuple de Gaza, mais pour détruire l’organisation terroriste qui contrôle ce territoire ? Comment expliquer que la guerre s’arrêterait immédiatement si les gazaouis nous donnaient les localisations des otages et des cellules du Hamas qui se terrent dans leurs tunnels ? Comment expliquer que nous ne voulions pas de cette guerre mais que nous ne pouvons pas nous permettre de la perdre ?
Si seulement le monde comprenait que les Palestiniens ont tout à gagner de notre modèle, que les organisations telles que UNRWA ne font que perpétuer leur victimisation. Alors ils gagnent peut-être la guerre de l’image. Mais à quel prix ? Tous ces prétendus bienfaiteurs de la cause palestinienne qui refusent d’offrir un avenir avec des maisons et non des tentes, qui s’assurent que le nombre de palestiniens fictifs augmentent en offrant le statut de réfugié à ceux ayant vécu à peine 2 ans sur le territoire, ou à toute personne adoptée.
Comment gagner la guerre de l’image face à une telle entreprise de victimisation ?
Car la guerre de l’image influe sur les gouvernements et Israël doit faire face à des pressions infernales qu’aucun autre pays en guerre n’a eu.
Nous nous battons pour avoir un avenir. C’est pourquoi tous les Israéliens de toutes confessions, toutes orientations politiques, se retrouvent ensemble.
Nous n’avons pas tous une histoire plurimillénaire en commun.
Mais nous savons aujourd’hui que nous avons un avenir en commun.
Il nous faut pour cela gagner cette guerre.