Israël-Soudan en marche vers une coopération élargie
L’histoire du Soudan commence dès l’Antiquité où son territoire se dénommait la Nubie.
Ce pays, stratégique pour l’Occident, est le troisième plus grand pays d’Afrique. Il est situé dans le nord de l’Afrique en bordure de la mer Rouge, entre l’Égypte et l’Érythrée.
Depuis les attentats de 2001, Washington s’est rapproché du Soudan dans le cadre de la guerre contre le terrorisme.
Pour Israël, la stabilité, la sécurité et la prospérité de l’Afrique sont essentielles pour ses propres stabilité et sécurité. Ainsi des relations de plus en plus importantes voient le jour entre le Soudan et Israël.
Les relations entre le Soudan et Israël ont connu d’importantes évolutions
Ce pays d’Afrique est devenu il y a quelques années un partenaire semi-officiel d’Israël mais tout laisse à penser que les relations entre les deux pays ne vont que s’améliorer dans les mois à venir.
Les relations entre Israël et le Soudan ont connu d’importantes évolutions depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ennemis dans les premières années qui ont suivi l’indépendance du Soudan, les deux États se sont rapprochés dans les années 1970 sous le mandat de Gaafar Nimeiry, avant de reprendre les hostilités à partir de la fin des années 1980 lors de la prise de pouvoir d’Omar el-Bachir.
Le Général Mohamed Hamdam Dogolo, personnage clé de cette nouvelle alliance
Le personnage clé de cette nouvelle relation est le Général Mohamed Hamdam Dogolo, Vice-Président du Conseil Souverain Soudanais.
Ces dernières années, nous assistons à une détente entre les deux pays qui va jusqu’à une possible normalisation de leurs relations à partir de 2020 grâce en partie à l’influence de Mohamed Hamdam Dogolo.
En février 2020, le Premier Ministre israélien, Benyamin Netanyahou rencontre le Président Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan dans la ville d’Entebbe en Ouganda pour discuter d’une normalisation des relations entre les deux États.
En octobre 2020, le Vice-Président du Conseil Souverain Soudanais Mohamed Hamdan Dogolo déclare qu’Israël est un pays développé dont le Soudan a besoin de se rapprocher pour son propre développement. La semaine suivante, une délégation israélienne se rend à Khartoum pour discuter d’une normalisation entre les deux États.
Le 23 octobre 2020, Israël et le Soudan ont signé un accord par lequel les deux pays sont convenus de normaliser leurs relations.
Le 6 avril 2021, le Cabinet soudanais a approuvé un projet de loi abolissant la loi de 1958 sur le boycott d’Israël.
Les réactions à ce rapprochement israélo-soudanais a été salué par l’ensemble des nations
Le Ministère bahreïni des Affaires étrangères a décrit cette annonce comme « une étape historique supplémentaire sur la voie de la paix, de la stabilité et de la prospérité dans la région du Moyen-Orient. »
Le Ministre canadien des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a déclaré sur Twitter que « le Canada se félicite de la normalisation entre Israël et le Soudan. Cet accord est un pas en avant positif qui contribuera à renforcer la stabilité, la sécurité et les opportunités pour tous les peuples de cette région ».
Les responsables allemands ont salué l’accord, affirmant qu’il représente « un pas important vers une plus grande stabilité et des relations plus pacifiques entre Israël et ses voisins arabes. »
Le Ministère des Affaires étrangères des EAU s’est félicité de la normalisation des relations et a déclaré que cette décision était « une étape importante pour renforcer la sécurité et la prospérité dans la région… (et) élargirait le champ de la coopération économique, commerciale, scientifique et diplomatique ».
Le Ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a salué la normalisation des relations en déclarant qu’il s’agissait « d’une étape positive entre deux amis précieux. Cette étape est un coup de pouce pour la transition démocratique au Soudan, et la paix dans la région. »
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé l’espoir que « l’accord entre Israël et le Soudan pour normaliser les relations créera des opportunités pour la paix et la prospérité. »
Un espoir pour le futur : réconciliation nationale
M. Mohamed Hamdam Dogolo souhaite pour le futur proche que les relations israélo-soudanaises dépassent les échanges militaires et qu’une coopération en matière d’agriculture, d’éducation, de santé, de technologies et de culture se mette en marche.
Dans le même temps, M. Hamdam Dogolo entend les doléances du peuple Soudanais. Ainsi, il travaille depuis plusieurs mois à une réconciliation nationale en organisant des conférences de paix tribales. Le représentant du Secrétaire général des Nations Unies au Soudan, Volker Peretz, a salué les réconciliations tribales qui ont eu lieu dans la région du Darfour. M. Peretz s’est félicité des différents accords de réconciliation qui ont été signés, en juin 2022, sous la supervision de Mohamed Hamdan Dagalo.
Un espoir pour le futur : la lutte anti-terroriste
Au cours des derniers mois, les autorités soudanaises ont démantelé à Khartoum la cellule terroriste la plus dangereuse du pays qui avait en sa possession une très grande quantité d’explosifs.
Le procureur général, Taj Al-Sir Ali Al-Hebr, a annoncé, lors d’une conférence de presse à Khartoum, que les Forces de Soutien Rapide ont tendu 12 embuscades, qui ont abouti à l’arrestation de 41 terroristes et à la prise de matières explosives dangereuses.
Le Soudan, s’il continue sa mutation, deviendra un partenaire important de l’Occident et d’Israël.