Israël s’adapte avec succès au déclin de l’Occident

Israël a compris depuis plusieurs années déjà que l’Occident, dont Israël se revendique d’un point de vue culturel et idéologique, est en train de perdre son influence en faveur des acteurs essentiels que sont la Russie, l’Inde et la Chine.

Il est évident que la haine de l’Union européenne envers Israël et les trahisons du gouvernement Obama vis-à-vis de l’État juif ont aussi joué un rôle profond dans la révision stratégique de l’État hébreu.

Les USA ont perdu de leur superbe et sont affaiblis par des guerres sans fin au Moyen-Orient et en Asie Centrale (conflits provoqués par le djihadisme global).

Il faut dire que les mis en oeuvre des concepts du soft power et de la «patience stratégique» ont aussi fini par ébranler la crédibilité  et la puissance des États-Unis.

Des problèmes internes dit « raciaux » et l’idéologie politiquement correcte sont aussi en train de laminer l’unité des Américains qui n’hésitent plus à nous jouer un micro-remake ridicule de la guerre de sécession avec émeutes et déboulonnages de statues de généraux confédérés.

Les totems culturels et sportifs de l’Amérique sont aussi mis à mal : les scandales sexuels à Hollywood ( «la machine à rêves») , les prises de positions politiques des acteurs bobos mais aussi la crise antipatriotique de plusieurs footballeurs noirs de la sacro-sainte ligue de football américain, la NFL, sont en train de fissurer des symboles historiques de l’Amérique.

Pour couronner le tout, la Corée du Nord n’hésite plus à menacer les États-Unis d’une frappe nucléaire sans que ces derniers n’apportent pour le moment une réponse adéquate.

Quant à l’Europe occidentale, le multiculturalisme qui sape l’unité des États-nations et surtout la présence très importante sur son sol de musulmans voulant imposer leur loi, poussent lâchement les États d’Europe de l’Ouest à s’en prendre à Israël en espérant (vainement) acheter ainsi la paix sociale et la sécurité au détriment des Juifs en général et de l’État hébreu en particulier.

C’est pour cela qu’Israël s’est alors tourné avec succès vers des pays d’Europe centrale et de l’Est pour obtenir des soutiens politiques.

L’extraordinaire réussite de la haute technologie israélienne, ses découvertes de gisements gigantesques de gaz naturel mais aussi son expertise incomparable dans la lutte contre-terroriste sont évidemment des atouts exceptionnels qui ont suscité l’intérêt de nombreux pays non-occidentaux.

L’État juif a donc réussi avec succès et contre toute attente sa transition d’une vision stratégique principalement tournée vers l’Occident vers une vision du monde plus multipolaire.

Il reste évident que l’Occident, bien qu’assez mal en point, reste l’acteur majeur de la planète, mais son influence et sa puissance sont en train de s’affaiblir assez dangereusement.

à propos de l'auteur
​Frédéric Sroussi est journaliste et essayiste. Il a collaboré, entre autres, au Journal du Parlement français, à l'édition française du Jerusalem Post, à la revue de l'Instituto Centroamericano de Prospectiva e Investigación (ICAPI), à la revue France-Israël Information, à Front Populaire, Tribune Juive et Atlantico. Il est aussi l'auteur de trois essais dont un ouvrage collectif pour les éditions du Centre Pompidou de Paris.
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