Israël-Gaza : une guerre qui n’en finit pas de finir (2/2)
La réaction occidentale face à Israël : une justice à double standard
Israël a, des années durant, tenté d’éviter le terrorisme et la guerre. Il a offert au Hamas des conditions de vie suffisamment satisfaisantes pour que l’organisation terroriste laisse vivre en paix les Israéliens. En vain. Le Hamas a répondu le 7 octobre 2023 par un pogrom à visée génocidaire.
Force est de constater que l’Union européenne (UE) a hélas déjà oublié le 7 octobre, alors qu’elle n’oublie pas et n’oubliera jamais la tragédie du Bataclan. En réaction à ce drame, la France avait déclaré la guerre à Daech (acronyme arabe de « État islamique »), une guerre sans merci avec le soutien de la quasi-totalité de la communauté internationale.
De même, les Juifs de tous les pays n’oublieront jamais la tragédie du 7 octobre dont la France a dit que c’était l’équivalent de 10 Bataclan. Comment le gouvernement israélien a-t-il réagi ? En déclarant la guerre au Hamas.
Mais contrairement à la France qui a joui d’une coalition internationale pour le soutenir, Israël est seul et doit faire face à une coalition de 7 pays arabes, à des organisations internationales qui, au lieu de défendre l’État juif, le harcèlent et lui mettent des bâtons dans les roues afin de faire de lui un État paria, un « État voyou » comme se plait à le qualifier Erdogan. Et comble de malchance, ceux qui auraient dû se porter au secours de l’État juif se réfugient dans un silence glaçant.
Le 7 octobre : un acte d’agression ignoré
La Résolution 3314 de l’Assemblée générale des Nations Unies, adoptée le 14 décembre 1974, définit l’agression comme :
La forme la plus grave et la plus dangereuse de l’emploi illicite de la force.
L’ Article 5 de cette Résolution précise que :
1. Aucune considération de quelque nature que ce soit, politique, économique, militaire ou autre, ne saurait justifier une agression.
2. L’agression engage la responsabilité internationale.
Or, la communauté internationale ne semble pas avoir pris ses responsabilités. Attendait-elle que les ennemis d’Israël poursuivent l’œuvre d’Hitler ? L’État juif a livré quatre guerres au Hamas ( 2008-2009, 2012, 2014 et 2021), sans susciter d’émotion particulière au sein des instances internationales. Il ne s’est pas défendu contre un seul État, mais contre des coalitions entières.
À chaque conflit, c’est le silence des Occidentaux qui répond à la détresse du peuple juif. Aujourd’hui encore, face à la cinquième guerre opposant Israël au Hamas, l’Union européenne qui représente 500 millions d’habitants a, elle aussi, une large part de responsabilité dans cette guerre qui s’éternise. Elle a adopté une posture aussi surprenante que décevante.
Au lieu de soutenir un État partageant ses valeurs, elle choisit la division, l’inaction et le rappel vague de principes tels que la protection des civils ou la nécessité d’un cessez-le-feu. En somme, elle refuse de s’impliquer réellement.
L’UE, complice des organisations terroristes ?
C’est du moins l’impression qui se dégage au vu du silence dans lequel elle s’est enfermée et à son refus de condamner ouvertement le mouvement terroriste. Les preuves à l’appui de ce que nous affirmons ne manquent pas et contribuent largement à la prolongation de cette guerre
1. Le non-choix : une complicité passive
Par crainte de subir les foudres des organisations terroristes – une médecine à laquelle ils ont déjà goûté, les Occidentaux refusent :
- d’une part de défendre l’État juif contre les accusations infondées qu’émettent les organisations internationales,
- et d’autre part d’adopter une position claire face aux actions du Hamas et du Hezbollah.
Ce faisant, ils ignorent leurs responsabilités et sacrifient la morale pour éviter un conflit avec des régimes autoritaires qui soutiennent ces groupes.
Or, l’UE ne peut pas choisir la neutralité face à un conflit qui concerne un grand nombre de ses citoyens. Comme le disait le philosophe Jean-Paul Sartre :
Ne pas choisir, c’est encore choisir.
Cette passivité confère aux terroristes une impunité qui ne fait qu’encourager la poursuite des attaques. Par conséquent, nous pouvons interpréter ce refus d’adopter une position claire face aux actions du Hamas et du Hezbollah comme une complicité active.
En exonérant ces organisations de toute responsabilité, l’UE devient de facto complice du cycle de violence, et porte une large part de responsabilité dans cette guerre qui s’éternise.
2. Un double standard flagrant
Tout comme l’UE qui est entrée en guerre contre Daech dans le but d’éradiquer cette organisation terroriste, Israël est entré en guerre contre le Hamas, frère jumeau de Daech, dans un but similaire.
Alors, pourquoi dénigrer l’objectif que s’est fixé l’État juif ? Cette attitude contraste violemment avec l’approche adoptée lors de la guerre contre Daech.
Le « deux poids deux mesures » de l’UE, Israël y est habitué depuis des décennies. À Paris, le 13 mars dernier, lors de la conférence sur la Syrie, Emmanuel Macron s’est adressé au gouvernement de transition en Syrie – gouvernement qui entretient des liens ambigus avec les jihadistes – pour solliciter sa participation à la lutte contre le terrorisme. Il déclarait :
La lutte contre Daech est une priorité absolue.
Pourquoi ne pas avoir mis en garde ce nouveau gouvernement contre le Hamas, ou tout au moins contre toutes les organisations terroristes ? Pourquoi cette indulgence envers le Hamas, une organisation idéologiquement similaire à Daech ?
La réponse semble évidente : protéger la France du terrorisme islamiste et préserver de bonnes relations avec certains acteurs régionaux, même si cela doit se faire au détriment de la sécurité d’Israël et des valeurs morales que l’Occident prétend défendre.
3. Les otages : relégués aux oubliettes ?
Un autre exemple criant de ce déséquilibre est le sort des otages israéliens. Le 7 octobre, date du début des hostilités, le Hamas a kidnappé 250 civils et les a détenus dans des conditions abominables, en violation totale des lois internationales. Pourtant, où sont les voix indignées des dirigeants occidentaux ? Qui a brandi haut et fort la menace de sanctions contre le Hamas ?
Le sénateur américain Marco Rubio a fustigé cette passivité :
Nous restons les bras croisés, comme le monde entier, à faire comme s’il était normal d’enlever des bébés, des adolescents, des civils et de les enfermer dans des tunnels pendant des mois. C’est un scandale. Ils devraient tous être libérés.
L’indignation mondiale est sinon quasi-inexistante, du moins étonnamment tiède. Comment nous, Juifs, ne nous indignerions-nous pas de cette apathie qui contraste avec les exigences incessantes imposées à Israël, comme si l’État juif était à la fois responsable des crimes du Hamas et de leur résolution ?
4. La désinformation : une arme contre Israël
La propagande anti-israélienne atteint des sommets. L’UE préfère accorder foi aux informations biaisées du Hamas et à celles du représentant de l’UE, Josep Borrell, que de s’attarder à rechercher la vérité.

Ainsi, quand les accusations de bombardements d’hôpitaux et de fosses communes se sont révélées mensongères, aucun média occidental ne s’est empressé de rectifier le tir.
Et lorsqu’une instance de l’ONU accuse Israël d’utiliser la famine comme arme de guerre – ce qui constituerait un crime contre l’humanité, pas une voix ne s’élève pour exiger des preuves solides. L’ambassadeur des États-Unis en Israël réagit et déclare qu’il s’agit d’une accusation infondée, mais il n’obtient pour toute réponse que le silence assourdissant des médias et des dirigeants européens.
Mieux encore, depuis le début de la guerre, l’UE se lamente sur le nombre de civils tués, convaincue que, comme l’affirme le Hamas, 70% des victimes sont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Mais voilà qu’aujourd’hui, Honest Reporting nous apprend que, dans sa dernière mise à jour de mars, le Hamas annonce que 72% des victimes sont des hommes âgés de 13 à 55 ans.
Les médias occidentaux vont-ils annoncer ces nouveaux chiffres et, éventuellement, les commenter ? Qu’on nous permette d’en douter !
Et que dire des propos de Josep Borrell, le représentant de l’UE qui, animé d’une haine féroce contre Israël, déclarait le 20 novembre 2024 :
C’est une guerre contre les enfants. C’est pourquoi j’ai proposé au Conseil de suspendre une partie de l’accord d’association avec Israël.
Aucune réaction des pays concernés aux propos de leur représentant. Pas un seul député européen n’a osé contester ces déclarations.
Personne pour dénoncer un mensonge flagrant destiné à inciter les États-Unis à cesser ses livraisons d’armes à l’État juif .
De tels propos ne sont pas sans rappeler ce qu’avait déclaré Abba Eban en 1955 :
Vendre des avions à l’Égypte pour bombarder nos villes, oui. Vendre des avions à Israël pour se protéger de ces agressions, non.
Quant aux accusations de « génocide » portées régulièrement contre Israël par les instances internationales, elles sont devenues monnaie courante, vidant le mot de son sens. La dernière en date, celle du 13 mars, devrait nous faire rire, n’eût été la colère qui nous habite en constatant qu’elle émane du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Il s’agit d’un rapport accusant Israël de « commettre des actes génocidaires » à Gaza, invoquant la destruction présumée d’installations de santé et l’usage allégué de violences sexuelles. Au lieu d’examiner la validité de ces accusations, ou tout au moins de les ignorer, les médias occidentaux se sont fait un plaisir de participer à leur diffusion sans discernement.
En refusant de dénoncer ces mensonges, les médias se rendent complices de la manipulation et participent à la campagne de désinformation initiée par le Hamas.
5. Le droit d’exister ?
Un rappel aux députés de l’UE : « exister », ce n’est ni un privilège ni un droit que la communauté internationale accorde à Israël. On n’a jamais entendu parler du droit d’exister de quelque pays que ce soit, sauf quand il s’agit d’Israël. Ainsi, quand le président français, Emmanuel Macron, se permet de dire que l’État juif doit son existence à l’ONU, pas une voix ne s’élève pour contester ses dires.
D’ailleurs, comment attendre une réaction de la communauté internationale alors que, fidèle à elle-même, elle reste silencieuse devant le nombre impressionnant de résolutions votées à l’ONU à l’encontre d’Israël, tout en sachant que ces condamnations ne sont nullement justifiées ? N’est-ce pas là une façon d’ignorer l’existence de l’État d’Israël et de manifester une hostilité certaine à son égard ? L’isoler de la communauté internationale revient à lui nier le droit d’exister. Et la délégitimation n’est pas une vue de l’esprit, mais bien une réalité.
La réaction des Arabes face à la guerre Israël/Hamas
Où est le monde arabe ?! Où est le monde musulman ?!
C’est là le cri que poussait un habitant de Gaza le 18 mars devant les caméras de France 24.

En effet, où sont-ils ces dirigeants des nations arabes qui, à chaque discours, se disent frères du peuple palestinien ? Où sont les grandes puissances régionales qui, à coups de sommets et de déclarations enflammées, prétendent défendre la cause palestinienne, une cause qu’elles considèrent « sacrée » ?
La position des Arabes est calquée sur celle des Occidentaux, à une différence près : leur silence contraste singulièrement avec la position pro-Hamas de leurs populations. Alors, pour répondre aux besoins de leurs peuples, ils condamnent, ils dénoncent, ils accusent… Mais ils n’agissent pas.
Le verbe « condamner » est employé à toutes les sauces, que ce soit par les États arabes, les organisations internationales et par les dirigeants occidentaux, mais toujours avec le même complément : Israël. Ainsi :
- L’ Égypte condamne Israël pour la fermeture des points de passage à Gaza.
- L’ Arabie saoudite condamne Israël pour la suspension de l’aide humanitaire.
- L’ONU condamne Israël pour ses opérations militaires.
Israël est littéralement écrasé sous une pluie de condamnations, et conscient que quoi qu’il fasse, une organisation internationale trouvera toujours une raison de porter une accusation contre lui. Et ce depuis la nuit des temps. On se rappellera la célèbre phrase d’Abba Eban :
Si l’Algérie présente une résolution à l’ONU, déclarant que la terre est plate et que c’est Israël qui l’a aplatie, elle serait approuvée par 164 voix pour, 13 voix contre, et 26 abstentions.
Les Arabes laissent leurs frères de Gaza s’enfoncer dans le chaos sans leur ouvrir largement leurs frontières, sans leur offrir d’alternative politique viable, sans user de leur influence pour freiner les ambitions du Hamas qui sacrifie son propre peuple sur l’autel de sa guerre contre les Juifs. Comme les dirigeants occidentaux, les Arabes, occupés par leurs propres intérêts, leurs propres calculs stratégiques, préfèrent instrumentaliser la souffrance plutôt que d’y répondre.
Le silence du monde arabe n’est pas une simple indifférence, il est une complicité passive. Un abandon qui, derrière les discours et les postures, révèle une vérité brutale : Gaza n’est pour eux qu’un pion sur un échiquier où les alliances et les inimitiés comptent plus que les vies humaines.
Et pendant ce temps, les cris du désespoir des Gazaouis continuent de résonner, et se perdent dans l’écho du silence.
Conclusion : qui ne dit mot consent
Alors, l’UE est-elle complice des organisations terroristes ? Ma réponse est oui.
Par son silence, l’UE marque son approbation aux accusations proférées contre l’État juif par les organisations internationales, aussi mensongères fussent-elles. Et pour nuire à l’État juif, elle prête foi aux mensonges éhontés des organisations terroristes (Hamas, Hezbollah, Jihad islamique, Houthis…). On peut donc accuser l’Europe de complicité avec les organisations terroristes.
Quant aux États arabes, même s’ils ont des raisons de ne pas soutenir le Hamas et de fermer leurs frontières aux Gazaouis, leur position est très discutable et reste inacceptable aux yeux des victimes de cette guerre.
Il ne nous reste qu’à espérer que cette guerre interminable se solde par une victoire éclatante de l’État juif, une victoire qui signerait la fin du Hamas et la fin des souffrances pour sa population.