Israël au banc des accusés : les terroristes se frottent les mains !

Il me faut écrire. Car le silence m’étouffe. Car je suis lasse.
Lasse de ce monde qui détourne les yeux de la vérité pour ne pas voir ce qui risque de fâcher les organisations terroristes.
Lasse de voir Israël mis au banc des nations, accusé de tous les maux, cloué au pilori sans procès équitable.
Lasse d’entendre, jour après jour, tomber les condamnations comme autant de pierres jetées à celui qu’on a choisi de haïr.
Car les condamnations verbales, comme des pierres, ricochent contre mon cœur.
Car il m’est devenu intolérable de voir l’unique État juif au monde, le seul refuge pour les Juifs, tout le temps en procès devant les nations, accusé de tous les péchés possibles et imaginables, y compris du plus vicieux : le génocide.
Il fut un temps où je gardais tout en moi. Et puis un jour, après avoir vécu une épreuve très douloureuse, j’ai constaté que ma guérison passait par l’écriture, que le pouvoir des mots est incommensurable. Depuis, j’ai foi en eux, je les appelle quand tout vacille, quand je ne sais plus à quel saint me vouer. Et c’est le cas depuis le 7 octobre.
J’ai trouvé dans l’écriture une manière de ne jamais être soumise, une façon de rester vivante dans l’épreuve, d’inverser la douleur en force. Écrire, ce n’est pas seulement résister ; écrire, c’est respirer une bouffée d’oxygène. Le papier recueille ce que les autres oreilles ne veulent pas entendre.
Je n’ai plus envie de parler de politique ou de stratégie. Je veux parler de cette lassitude que je ressens moi, citoyenne canadienne, loin de la guerre certes, comme des millions de mes coreligionnaires, mais incapable de vivre sereinement depuis ce jour maudit où des milliers d’assassins ont déversé leur haine sur leurs voisins, des Juifs qui leur rendaient, sans rien attendre en retour, de multiples services.
Comment pourrais-je rester passive face à un trop-plein de silences complices, un trop-plein de mots pervertis (apartheid, nettoyage ethnique, génocide…), un trop-plein de vérités inversées (l’agresseur devient la victime) ?
Israël, coupable !
Israël dérange parce qu’il existe. Parce qu’il est l’unique État juif au monde. Parce qu’il se défend. Parce qu’il refuse de disparaître. Parce qu’il tient bon, malgré les cris, les menaces, les mensonges
Oui, c’est vrai, Israël est coupable. C’est ce que ne cesse de seriner la communauté internationale. Coupable de vouloir exister même si sa simple existence empêche les autres de vivre. Coupable de vouloir défendre ses valeurs, des valeurs qui autrefois étaient universelles, mais pour lesquelles seuls les Juifs aujourd’hui sont prêts à se battre.
Quant aux non-Juifs, dans ce monde survolté où la corruption règne en maître, où les dirigeants cherchent à se donner bonne conscience et à afficher une pureté de façade, tous recourent à un moyen qui a fait ses preuves : le bouc émissaire. Inutile de chercher longtemps : l’État juif, le coupable idéal, remplit ce rôle depuis des millénaires. Et pour qu’il ne puisse se disculper, il faut lui faire porter la faute suprême, celle de commettre un « génocide ». L’accusation est lourde, abjecte, infâme. Elle inverse les rôles, fait passer l’État juif pour l’agresseur, le survivant d’un pogrom à visée génocidaire pour le bourreau.
Quel pogrom ? répondront-ils. Face à des preuves élémentaires, irréfutables, nombreux sont ceux qui choisissent de tout nier en bloc. Le négationnisme, ô combien ils y sont accoutumés !
Le Président de l’Autorité palestinienne, Monsieur Mahmoud Abbas, « l’ange de la paix », est bien placé pour en parler. Il vous dira comment convaincre vos auditeurs que la Shoah n’a jamais existé, que tous les monuments religieux que les Juifs revendiquent appartiennent aux Musulmans. Il vous convaincra que les Juifs veulent exterminer les Palestiniens, qu’ils commettent un génociide, qu’il faut les arrêter…
Israël coupable, coupable de génocide !
Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. [Camus]
On accuse désormais Israël de commettre un génocide à Gaza. Le mot « génocide » court maintenant sur toutes les lèvres, c’est l’accusation suprême que même des personnalités du monde artistique, politique, sportif, etc., n’hésitent pas à porter contre Israël. Un mot terrible, immense, qui devrait être réservé aux crimes les plus extrêmes, les plus indiscutables.
Un mot qui a été inventé par le juriste polonais Raphaël Lemkin en 1944 pour désigner la déportation et la mort de 6 millions de Juifs.
Employer ce mot à tort et à travers pour en faire un instrument de propagande sans même en comprendre la portée, c’est en trahir le sens ; c’est surtout salir la mémoire de ceux qui ont réellement vécu un génocide et qui savent ce que veut dire ce mot jusque dans leur chair. Israël serait donc, aux yeux de la communauté internationale, un bourreau, le bourreau des enfants palestiniens !
Et le monde reste indifférent à ce génocide ?
Si vraiment Israël extermine, comme on le dit, les pauvres Gazaouis, pourquoi tous les pays les abandonnent-ils à leur triste sort ? « Où sont les Arabes ? Où sont-ils ? » crient ces malheureux. L’étrange silence de leurs frères arabes qui, au lieu de se porter à leur secours, assistent, impassibles, à ce que le monde qualifie de « génocide », doit leur glacer le sang.
Comment les Égyptiens, par exemple, peuvent-ils continuer à vivre, en sachant que là, parfois à quelques mètres seulement de la frontière qui sépare leurs deux pays, des femmes et des enfants meurent sous les bombes israéliennes ?
Est-ce de l’indifférence, ou le calcul cynique de ceux qui préfèrent que le chaos perdure, tant qu’il sert à dresser la communauté internationale contre l’État juif ? À moins que la peur de laisser entrer ces criminels sur leurs territoires ne l’emporte sur toute autre considération.
Et pourquoi l’Europe, si prompte à accueillir des millions d’Ukrainiens dès les premiers jours de la guerre, reste-t-elle sourde et muette face à Gaza ? Pourquoi ne propose-t-elle aucune solution, aucune porte ouverte, si ce n’est – pour se donner bonne conscience – un flot d’accusations contre l’armée israélienne ?
Il est vrai que les Européens sont, tout comme les Arabes, hantés par la peur du terrorisme. Et à des fins électoralistes, ils doivent à tout prix éviter que les Arabes ne soient mécontents.
Et qu’on nous permettre d’émettre une autre hypothèse pour expliquer le silence des uns et des autres : tous ceux qui jettent la pierre sur Israël, tous ceux qui jouissent de la souffrance qu’ils infligent aux Juifs, ne seraient-ils pas mus par la peur, en se portant au secours des Gazaouis, de briser le récit commode d’un Israël assassin ? Un récit qui leur permet de mettre le signe mathématique égal entre l’État juif et l’État terroriste.
Avec ses accusations de « génocide » portées contre Israël, la communauté internationale a trouvé « le » mot pour mieux incriminer l’État juif, pour faire oublier jusqu’à l’agression commise par les monstres du Hamas.
Ce mot est porteur d’une telle puissance qu’il brouille les repères et fait oublier les réalités. Il fait oublier :
- les terroristes qui se cachent dans les hôpitaux,
- les enfants-soldats enrôlés,
- les roquettes lancées contre l’État juif depuis des maisons civiles,
- les tunnels sous les écoles dans lesquels croupissent les malheureux otages et qui servent de refuges aux assassins,
- les fausses informations dont usent et abusent les membres du Hamas.
Un autre avantage du mot « génocide », et non des moindres, est de faire oublier la souffrance d’Israël, et surtout son droit élémentaire à se défendre.
Accuser Israël pour ne pas regarder en face
Et si la communauté internationale se repaît de ce mot, c’est aussi pour ne pas se regarder en face ! Elle oublie que ses accusations en disent beaucoup plus sur elle-même, sur la haine qu’elle voue aux Juifs, que sur l’État juif. Car c’est bien de haine qu’il s’agit. Et quelle haine !
Non pas, hélas, une haine ordinaire, passagère. Mais une haine ancienne, enracinée, recyclée en antisionisme respectable, en indignation sélective. Une haine qui déclenche le réflexe de vouloir trouver un coupable, un responsable unique, une cible sur laquelle canaliser la confusion du monde.
Et comme c’est le cas souvent dans l’Histoire, c’est le Juif qu’on montre du doigt – mais cette fois, à travers Israël. À force de pointer un doigt accusateur sur Israël, elle oublie que ce doigt, en réalité, désigne son propre reflet. Car le monde est pour chacun ce que chacun est lui-même.
Le Juif, le bouc émissaire idéal
Je regarde ce monde, et je n’ai jamais aussi bien compris ce que signifie le mot « bouc émissaire ». René Girard en donne une définition on ne peut plus claire :
Il est un mécanisme collectif permettant à une communauté de gérer la violence, en déplaçant la responsabilité des maux sur une personne ou un groupe.
La violence offre en quelque sorte un exutoire et un retour temporaire à la paix. Le groupe, menacé de déchirement interne, désigne un coupable unique, le sacrifie, et croit ainsi retrouver une unité factice.
Israël est ce bouc émissaire, et le monde s’imagine lavé de ses fautes en le clouant au pilori.
Mais je ne peux pas me résoudre à accepter une telle situation, à fermer les yeux sur une réalité scandaleuse. Il y a en moi cette voix, obstinée, qui refuse le mensonge, qui résiste à la peur, qui appelle à la lucidité.
Comment accepter que la justice puisse être du côté de ceux qui inversent les rôles faisant des victimes des agresseurs ?
Comment accepter que la morale, telle que nous la connaissons, puisse protéger les bourreaux et abandonner les victimes ?
Comment oublier cette phrase de Charles Péguy, une phrase que nous citions autrefois dans nos dissertations de philo :
Il faut toujours dire ce que l’on voit ; surtout, il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit.
Et aujourd’hui, ce que je vois, je le vois, et je le vois bien et je veux le dire, n’en déplaise à tous les antijuifs, et surtout à tous ceux et celles qui osent prendre fait et cause pour des terroristes en les faisant passer pour des « Résistants » – les vrais Résistants, ces héros de la Seconde Guerre mondiale, doivent se retourner dans leur tombe !
Ce que je vois, c’est un peuple qui survit, qui lutte depuis 1948 pour son existence, un peuple qui s’accroche à sa terre depuis deux mille ans, qui pleure tous ses enfants assassinés, que ce soit lors des guerres israélo-arabes, des guerres israélo-palestiniennes et, depuis le 7 octobre 2023, lors de cette guerre déclenchée par un gouvernement terroriste, le Hamas.
Et ce peuple continue pourtant de croire en la vie. Ce peuple ne demande pas à être aimé, mais simplement à ne pas être haï, et surtout faussement jugé et injustement isolé.
Je suis lasse, oui. Mais je ne suis pas résignée pour autant. Car si les mots peuvent blesser, ils peuvent aussi guérir. Et tant que nous serons quelques-uns à les écrire avec justesse, à refuser les simplismes, à désigner l’injustice là où elle est, alors tout n’est pas perdu.