Il faut sauver la « Camarade » Harris

Jason Isaacson de l'AJC, Rep. Brad Schneider, Halie Soifer de la JDCA et l'ancien ambassadeur américain en Israël Tom Nides s'exprimant sur un panel de l'AJC en marge de la Convention nationale démocrate, à Chicago, le 20 août 2024. (Crédit : Autorisation)
Jason Isaacson de l'AJC, Rep. Brad Schneider, Halie Soifer de la JDCA et l'ancien ambassadeur américain en Israël Tom Nides s'exprimant sur un panel de l'AJC en marge de la Convention nationale démocrate, à Chicago, le 20 août 2024. (Crédit : Autorisation)

Sauver la « Camarade » Harris

Pour cela, les États-Unis sont prêts à tout. Jamais dans leur histoire un Président ne s’est impliqué à un tel degré pour un accord comme le fait l’équipe Biden-Harris.

Obsédés par les élections qui arrivent à grands pas, tous deux veulent gagner les voix des Musulmans qui leur reprochent de ne pas en faire assez pour obtenir un cessez-le-feu. Alors, Biden et Harris ne cessent d’accroître la pression sur Israël, de donner raison aux manifestants israéliens qui réclament l’arrêt de la guerre et l’application de « l’Accord » revu et corrigé aux conditions du Hamas et que l’organisation terroriste présente comme la condition sine qua non pour la libération des otages.

Le Hamas tient le bon bout du bâton

Avec Sinwar à la tête de son organisation, le Hamas peut se réjouir : il est persuadé que, comme l’a proclamé son chef, Israël se trouve là où l’organisation terroriste voulait qu’il soit.

Sinwar est on ne peut plus satisfait: il tient le bon bout du bâton. Les États-Unis, la communauté internationale et la population israélienne lui ont offert ce qu’il considère comme des raisons de se réjouir.

1. Première raison de se réjouir

Ni Israël ni les États-Unis n’ont mis à exécution les menaces qu’ils ont proférées après la découverte de 6 otages tués à bout portant et dont il était le commanditaire. Il constate agréablement que les conséquences terribles qu’il avait envisagées après l’exécution des otages ne se sont pas matérialisées.

2. Deuxième raison pour Sinwar de se réjouir 

Israël est déchiré comme il ne l’a jamais été. Les désaccords ont atteint un niveau inimaginable : 500 000 personnes manifestent à travers le pays, non pas contre le Hamas, mais contre leur gouvernement dont ils exigent l’arrêt de la guerre, la signature de l’Accord voulu par le Hamas et dont celui-ci a fait, rappelons-le, la condition sine qua non pour la libération des otages.

3. Troisième raison de se réjouir   

L’équipe Biden-Harris, alors même qu’elle est parfaitement consciente de l’importance de ce corridor qui joue également le rôle de zone-tampon, choisit de se plier aux exigences du Hamas au lieu de défendre la position d’Israël. Qui plus est, Biden et Harris se réjouissent de constater que, non seulement les centaines de milliers de manifestants israéliens ne leur en veulent pas, mais ils les remercient de travailler à la libération des otages. Et pas un mot contre le Hamas ! Pour Sinwar, c’est le bonheur : il n’est jamais mis en cause.

4. Quatrième raison de se réjouir 

Le Hamas a réussi, grâce aux otages qu’il détient, à diviser l’État juif : la population est disposée à tout lui concéder pour qu’il les libère. Qui plus est, il jouit du soutien d’un grand nombre de pays à travers le monde et savoure la condamnation quasi unanime de l’État juif. Les pires jugements sont portés sur cette guerre (guerre coloniale, guerre génocidaire, etc…), les pires accusations pleuvent sur l’État juif et sur son armée.

Alors, le Hamas se frotte les mains et se dit qu’il faut battre le fer pendant qu’il est chaud : il s’adresse directement à Washington et lui demande d’exercer une pression extrêmement forte sur l’État juif pour qu’il renonce à recourir à la pression militaire, et accepte de quitter la totalité de la Bande de Gaza sans aucune exception. Faute de quoi, Israël récupèrera « ses otages dans des cercueils », déclare Sinwar.

5. Cinquième raison de se réjouir  

Et tant qu’à faire, se dit-il, pourquoi ne pas augmenter mes exigences en vue de la libération des otages ? Ce qu’il s’empresse de faire : il juge qu’il peut non seulement augmenter le nombre de prisonniers palestiniens qui devront être libérés, mais exiger aussi que soient échangés des otages masculins blessés ou des malades chroniques contre des criminels palestiniens condamnés à la prison à vie. Et pour cause : il a bien besoin de regarnir son armée et ce sont ceux-là mêmes qui lui seront les plus utiles dans sa guerre contre Israël, ils remplaceront les combattants éliminés par Israël.

L’ « Accord de la dernière chance » suspendu ?

Mais voilà que les États-Unis viennent d’annoncer que l’Accord dont ils nous rebattent les oreilles depuis si longtemps, et qu’ils présentent comme l’ « Accord de la dernière chance », est suspendu à la suite de ces nouvelles exigences du Hamas. Vont-ils renoncer à soumettre ce fameux Accord à l’approbation d’Israël et du Hamas ? J’en doute fort.

Sans doute vont-ils réfléchir maintenant au moyen de satisfaire les terroristes sans devoir essuyer un énième refus d’Israël. La crainte que les Arabes ne fassent capoter l’élection de Harris explique qu’ils veuillent coûte que coûte que les négociations aboutissent. Qu’un tel accord se fasse au détriment d’Israël et de sa sécurité leur importe peu. Et si c’est le prix à payer pour que Kamala remporte les élections – et surtout pour que Trump essuie une défaite- ils sont prêts à l’accepter.

Harris, dit-on, souhaiterait même une « trêve indéfinie » qui permettrait d’obtenir la libération des otages et la libre circulation de l’aide humanitaire. Elle pourrait passer ainsi pour un grand diplomate et serait assurée du soutien de tous les Musulmans des États-Unis.

Quant au Hamas, si sa manœuvre réussit – car il faut envisager, hélas, cette possibilité – il arrivera à ses fins : il pourra se vanter d’avoir remporté une victoire sur la dixième armée la plus puissante du monde[1] et il sera récompensé pour la pire tragédie qu’il ait infligée à l’État juif. Bientôt, les manifestations pro-palestiniennes d’appel à un cessez-le-feu se changeront en manifestations de joie, de célébration de la victoire du terrorisme contre la démocratie.

Et le risque de devoir vivre d’autres « 7 octobre » n’aura jamais été aussi grand. Mais en dépit de la situation actuelle, nous sommes persuadés qu’Israël ne se soumettra pas aux diktats de l’équipe Biden-Harris, laquelle subit les pressions du Hamas et des citoyens américains qui le soutiennent. Et surtout, soyons assurés que, grâce à Tsahal, son armée « sans peur et sans reproches », un tel scénario ne se réalisera jamais !

Israël vivra et Israël vaincra !

[1] Le site Internet américain Globalfirepower

à propos de l'auteur
Dora a été professeur de français pendant 30 ans au Collège français de Montréal. Elle a été chroniqueuse pour Radio-Shalom Montreal, puis pour Europe-Israël.
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