Héros israéliens d’hier et d’aujourd’hui – Hannah Senesh (1921-1943)

Tout le monde connaît la chanson tirée du fameux poème “Eli, Eli” de Hannah Senesh, l’héroïne parachutée en Yougoslavie pour organiser la résistance au sein des communautés juives pour le compte du Palma’h, capturée et exécutée à l’âge de 23 ans par les nazis.

Dans un autre poème écrit en mai 1942 à Nahalal, elle écrit avec une sorte de prescience, qu’on retrouve souvent dans les chansons écrites par des soldats israéliens morts au champ d’honneur, qu’elle ne veut pas mourir jeune… Je dédie cette traduction à toutes les familles endeuillées des soldats israéliens francophones qui se sont rendues la semaine dernière sur la tombe de leurs chers disparus et pour qui le deuil ne s’est pas arrêté le soir de Yom Hazikaron, car il ne prend jamais fin.

“Mourir?

Mourir… jeune… Mourir…

Non, non je ne voulais pas…

J’aimais le soleil chaud

La lumière, le chant, l’étincelle d’un regard,

Et je ne voulais ni la destruction ni la guerre.

Non. Je ne voulais pas.

Mais si je suis condamnée aujourd’hui à vivre

dans l’effusion de sang, dans la terrible destruction,

Je dis : Béni soit Dieu pour le privilège,

de vivre, et pour celui de mourir, quand l’heure sera venue,

Sur ta terre, ô mon pays, ô ma patrie”.

Hannah Senesh (photo : Wikipedia Commons)
Hannah Senesh (photo : Wikipedia Commons)

Pour en savoir plus sur Hannah Senesh :

Lire le beau livre que lui a consacré la journaliste Martine Gozlan, dont sont extraites les lignes suivantes :

Née à Budapest en 1921, éprise de littérature, Hannah Szenes émigre en Palestine en 1938 pour y mener la dure vie des pionniers dans un kibboutz de Césarée. À 23 ans, elle se porte volontaire pour sauter au-dessus de la Yougoslavie, au sein des commandos juifs enrôlés dans le SOE britannique, afin de prêter main forte à la résistance juive en Hongrie. Capturée, torturée, elle sera fusillée par les nazis dans sa ville natale, le 7 novembre 1944.

Héroïne nationale en Israël, où les écoliers apprennent ses poèmes et où chaque ville a une rue à son nom, Hannah Szenes incarne le courage d’une jeune sioniste sautant au-dessus de l’enfer pour porter secours à son peuple. À la fois biographie, récit et enquête sur les lieux où a vécu et souffert la jeune fille, ce livre s’appuie également sur ses journaux et sur de nombreux témoignages – sans occulter la question du « mythe Szenes » : a-t-on surévalué son action ? Pourquoi son journal intime a-t-il été expurgé ? Qui fut la vraie Hannah Szenes derrière la statue qu’on en a dressée?

Hannah Senesh, l’étoile foudroyée (éditions l’Archipel)

à propos de l'auteur
Pierre est né à Princeton et a grandi à Paris avant de faire son alyah en 1993. Il a travaillé comme avocat et traducteur. Il a notamment traduit en français l'autobiographie de Vladimir Jabotinsky. Pierre vit depuis plus de 20 ans à Jérusalem et a collaboré avec des publications francophones, parmi lesquels le Jerusalem Post et Israel Magazine. Il est passionné par le sionisme et son histoire.
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