Hametz au gouvernement
D’abord, je vous souhaite une excellente fête de Pessah, qu’elle vous amène la délivrance.
Revenons à l’actualité israélienne, toujours trépidante.
Dernièrement une nouvelle loi sur le Hametz a été adoptée par la Knesset (voir en fin d’article lien et traduction sommaire); celle-ci permettra de laisser sur les frêles épaules du directeur ou de la directrice de l’hôpital d’accepter OU PAS, le Hametz à Pessah à l’hôpital.
Petit rattrapage pour ceux qui aurait zappé l’affaire.
- Depuis 1986, une loi interdit les hametz dans les lieux publics, marchés – magasin y compris. Cette réglementation étant selon les lieux et les magasins plus ou moins respectée.
- En 2018, une ONG Forum Laïc avait déposé devant la Cour suprême israélienne un recours pour faire annuler la directive gouvernementale concernant l’interdiction d’aliments hametz dans les hôpitaux pour Pessah. Dans son verdict final, la Cour suprême israélienne a décrété que les hôpitaux israéliens ne pourront plus interdire l’introduction de ‘hametz pendant Pessah’ pour les malades qui le désirent. Et selon certains commentaires dans l’esprit du droit de l’individu primant sur la collectivité, les juges ont considéré que l’interdiction d’introduire du « hametz dans les hôpitaux « porte atteinte à l’honneur des patients, à leur droit à l’autonomie et à leur liberté religieuse ». Il sera donc désormais interdit aux vigiles de fouiller les sacs des visiteurs à l’entrée pour vérifier s’ils introduisent du ‘hametz dans l’enceinte de l’établissement.
- En 2019, vers le 15 avril, treize hôpitaux d’Israël ont annoncé qu’ils n’interdiraient pas les aliments hametz pendant Pessah, s’opposant ainsi aux dispositions gouvernementales et rabbiniques. En 2018, seuls cinq hôpitaux avaient pris cette décision.
- Pour l’avocat Saoussan Zahar, de l’organisation Adalah, la décision de la Cour suprême « met fin à une pratique humiliante pour les malades, le personnel et les visiteurs »: « On ne peut pas imposer des lois religieuses à la population, et les hôpitaux n’ont pas compétence pour demander à leurs vigiles pour se livrer à un contrôle de l’entrée de nourriture. Ceux qui pratiquent leur religion doivent pouvoir le faire en toute liberté, mais ce droit ne doit pas supplanter les libertés individuelles de la population arabe ni de quiconque d’autre ».
Cette décision de la Cour suprême a été l’objet et est au centre – ou presque- de l’opprobre de certain de ces opposants. Si ce n’est pour enfoncer le clou Tamar Sandberg (Meretz) a déclaré : « La Cour suprême a rendu justice aujourd’hui contre la coercition religieuse et a mis fin à une pratique infâme de la part des hôpitaux. La ‘police du ‘hametz’ n’a pas lieu d’être dans les hôpitaux ni ailleurs. Notre prochaine étape sera la suppression de la loi du ‘hametz’. De quoi mettre le feu aux poudres, s’il en fallait encore.
Et pour finir l’application de la décision de la Cour Suprême a fait tomber le dernier gouvernement en perdant sa majorité à la Knesset, car Idit Silman (députée Benett) démissionna de la coalition argant sa décision a été prise après l’ultimatum qu’elle lança sur la question de l’introduction du hamets dans les hôpitaux, et que le Premier ministre Bennett n’a pas soutenue. Silman qui est maintenant au Likoud et ministre de l’Environnement.
Bref, comme vous le constatez on ne s’ennuie jamais en Eretz…
Personnellement, même si je ne mange pas de Hametz à Pessah (ni de zrahim-graines) je ne comprends pas très bien l’obsession hospitalière du Hametz à Pessah, mais bon… ce qui m’interpellent c’est que des « gardes devant l’hôpital qui fouillent les sacs comme si on était des délinquants ».
Et surtout, c’est le manque de dialogue entre les différentes parties.
En effet, il semblerait que le modo « j’ai raison ou tu as tort » est de mise dans toutes les décisions israéliennes politiques… En effet, on peut se demander s’il n’y aurait pas pu en cherchant trouver une solution permettant du « vivre ensemble ». Prendre l’hôpital en otage : un des seuls lieux vraiment fréquenté par toutes les couches des habitants-l’ensemble de la population, ne semble pas de la part des uns ou des autres – très malin.
Le fait est que la société israélienne est assez peu homogène :
Les Arabes bon gré malgré, en tout cas, ceux qui le veulent bien, font partie de cette société, les Chrétiens arabes ou russes ou d’autres par ailleurs, les Juifs évidemment, mais le statut « juif » regroupe bien des communautés ! Et chaque communauté à presque un rabbin (j’exagère à peine).
Le manque de dialogue de concertation entre les citoyens cristallise ses différences qui deviennent des fossés- ou même des abysses infranchissables.
En laissant les tribunaux décider (ou les juges) nous faillissions au système – étatique – démocratique. Au total, nous devrions tendre un peu plus la main et moins la mordre, car ici « c’est souvent la loi du plus fort » et que de s’excuser, est considéré comme faire preuve de faiblesse. En cherchant à respecter des uns et des autres, nous pourrions sans doute trouver des solutions acceptables pour tous, sans pour autant accumuler frustration et colère.
Mais bon, ici, c’est souvent celui qui parle le plus fort qui a raison… et moi je suis une utopiste anarchiste conservatrice…
Bonnes fêtes, hag sameah et surtout casher.
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Traduction google du texte de loi adopté :
9a. a) L’administrateur d’un hôpital peut établir des instructions concernant l’interdiction ou la limitation de l’introduction de hamets dans le bâtiment de l’hôpital, en tout ou en partie, qui sont nécessaires à la préservation Casher pour la Pâque pour les patients qui y sont hospitalisés (dans cette section – instructions d’interdiction ou de restriction de la Knesset levain); Ces instructions seront déterminées après que le directeur de l’hôpital aura envisagé d’autres alternatives et en tenant compte des droits et des besoins des patients, y compris leurs besoins médicaux, et il pourra tenir compte, entre autres, des besoins des prêteurs et employés.
(b) Les instructions d’interdiction ou de restriction de la Knesset Hametz seront publiées régulièrement sur le site Web de l’hôpital, et s’il n’y a pas de tel site Web – sur le site Web du ministère de la Santé selon les informations fournies par l’hôpital et des panneaux seront placés dans l’hôpital concernant lesdites instructions ; De plus, le directeur de l’hôpital peut autoriser un employé de l’hôpital à informer ceux qui se présentent aux portes de l’hôpital concernant les consignes.
(c) Les dispositions du présent article ne dérogent pas aux dispositions de toute loi relative à la nourriture casher. »
Le membre de la Knesset Avi Maoz suggère :
9. Dans l’article 9a(a) proposé, après « directeur de l’hôpital » viendra « après consultation avec le rabbin de l’hôpital ».
10. Dans l’article 9a(a) proposé, après « ceux qui y sont hospitalisés » viendront « selon les procédures de cacheroute du Conseil rabbinique le principal vers Israël » et à la fin viendra « sans en rien enlever à ce qui précède, il ne sera pas possible d’afficher le hamets à hôpital ».