Gaza sur mer…

C’est non sans raison que la presse dénonce l’affiche publiée par LFI concernant Cyril Hanouna, ce qui a valu à ce parti une condamnation à 3500 € pour « atteinte du droit à l’image ». Il est vrai, quoi qu’en dise M. Mélenchon, qui semble avoir quelques trous de mémoire, que cette dernière fait furieusement penser à celles montrées au public lors de l’exposition de sinistre mémoire « Le Juif et la France » en 1941. À force de vouloir conquérir à tout prix l’électorat d’une population d’origine maghrébine, ce parti en arrive à confondre antisionisme et antisémitisme.
S’il est vrai que ce personnage méprisable est à la botte de son maître, Vincent Bolloré, qui n’a jamais caché ses sympathies pour l’extrême droite, il y avait d’autres méthodes pour mettre en cause, non pas l’individu, mais sa servilité évidente, d’autant plus que ce dernier avait été également condamné pour avoir insulté le député LFI Louis Boyard…
Toute cette agitation médiatique cache un fait qui, curieusement, a été bien peu évoqué. Jordan Bardella et Marion Maréchal Le Pen ont été invités à s’exprimer par le gouvernement israélien lors d’une conférence ayant pour thème : « La menace mondiale de l’antisémitisme moderne ».
Finalement, quoi d’étonnant à cette invitation émanant du Premier ministre lorsque l’on sait que ce dernier considère que le patron de Tesla, qui a soutenu l’AfD, est « un grand ami d’Israël ».
Cela fait longtemps que la traditionnelle division entre la gauche et la droite sur l’antisémitisme datant de l’affaire Dreyfus n’est plus de mise. Il suffit de rappeler l’attitude de Francois Mitterrand vis-à-vis de l’extrême droite et le discours de Jacques Chirac faisant voler en éclat la légende gaulliste.
Marine Le Pen aura passé plus de dix ans à « nettoyer » le FN, changeant même son nom. L’exclusion et le décès du fondateur pourront faire tomber les anciennes outrances dans les oubliettes de l’Histoire, il n’en reste pas moins que l’extrême droite, même si elle se veut à visage humain, sera toujours marquée par son caractère antisémite, qui ne date pas d’hier comme le montre cet article mettant à mal l’attitude de l’armée italienne durant la Seconde Guerre mondiale vis-à-vis des Juifs.
Il est plus que regrettable que l’affiche publiée par LFI ait brouillé le message véhiculé par la manifestation organisée le 22 mars contre l’extrême droite.
L’antisionisme peut constituer une position politique compréhensible au vu des exactions commises par Tsahal, mais cela ne saurait en aucun cas justifier l’horreur et la barbarie dont le Hamas a fait preuve le 7 octobre.
S’il n’est pas envisageable de traiter avec une organisation terroriste, que dire d’un Premier ministre dont la seule volonté est de continuer la guerre à tout prix ?
L’existence et la sécurité d’Israël constituent une condition sine qua none à tout début de solution, mais il serait peut-être bon de se pencher sur le sort d’une population palestinienne prise dans un étau impitoyable.
Comment ne pas pleurer Yitzhak Rabin et ne pas chercher un interlocuteur crédible, fusse-t-il appuyé par les puissances régionales, afin qu’un terme définitif soit mis à une situation invivable pour nos deux peuples.
Malheureusement, la paix exige de la tolérance, bien à l’opposé du populisme ambiant. Même s’il a fait quelque peu marche arrière par rapport à son plan visant à transformer Gaza en Côte d’Azur bis – vidant au passage le territoire de sa population d’origine, il ne faut pas perdre de vue que seul le président américain dispose des leviers nécessaires, ce qui n’a rien de rassurant…