Gand, ville soumise
Début août, se tenait à Gand le championnat d’Europe d’Ultimate Frisbee pour les moins de 17 ans. Des centaines de jeunes sportifs représentant 11 nations devaient s’y rencontrer, parmi lesquels une quarantaine d’Israéliens âgés de 13 à 16 ans. Mais la couardise et l’incompétence des autorités gantoises en ont décidé autrement.
Rétroactes :
1. Le 10 juin 2024, les représentants de la ville de Gand et les autorités sportives de Ultimate Frisbee se réunissent pour discuter du championnat qui se tiendra du 6 au 10 août dans la métropole flamande, troisième ville de Belgique. Le compte-rendu de cette réunion aborde l’aspect sécuritaire de la venue de l’équipe israélienne en ces termes: « En été, de nombreuses personnes d’origine musulmane visitent le site [où se déroulera le championnat]. Nous craignons que la visibilité des équipes israéliennes ne conduise à des émeutes ».
Ceci porte un nom : Soumission.
2. Le 16 juillet, la police de Gand remet un avis défavorable concernant la participation de l’équipe israélienne au tournoi, évoquant « un risque élevé de perturbation de l’ordre public en raison de la présence d’une délégation israélienne à un événement public » et « une menace terroriste importante ». La police conclut en affirmant que « la sécurité ne peut être garantie » (analyse de risques réfutée par les services de sécurité israéliens). Dans la foulée, l’équipe israélienne est informée que le bourgmestre (maire) libéral de Gand Mathias De Clercq refuse de la voir participer au tournoi et menace d’annuler le championnat si elle maintenait sa participation.
Ceci porte un nom : Boycott.
3. Contestant cette décision discriminatoire, l’équipe israélienne fait appel au pouvoir organisateur du championnat, la European Ultimate Federation. Quelques jours plus tard, Mathias De Clercq reviendra sur sa décision par crainte de voir le tournoi européen être déplacé dans un autre pays. L’autorisation du bourgmestre de Gand sera toutefois assortie de mesures ségrégationnistes à l’encontre des adolescents israéliens. Primo, leurs matchs se tiendront à part, sur un terrain de la commune de De Pinte distant d’une quinzaine de kilomètres de la ville de Gand. Secundo, ils ne pourront pas participer à la cérémonie d’ouverture du tournoi. Tertio, ils seront exclus de tout événement social du championnat.
Ceci porte un nom : Apartheid.
4. Lundi 5 août, veille de l’ouverture du championnat d’Europe de Ultimate Frisbee, la délégation israélienne arrive en Belgique pour disputer son premier match qui se tiendra donc à De Pinte, le lendemain matin à 10h. Dans la nuit de lundi à mardi, des slogans pro-palestiniens sont tagués sur un local du stade où devaient se tenir les matchs disputés par l’équipe israélienne. Il n’en faudra pas plus à la bourgmestre démocrate-chrétienne de De Pinte Lieve Van Lancker pour se soumettre à son tour en interdisant, à l’instar de son homologue gantois, l’accès au stade à l’équipe israélienne qui en sera informée mardi matin, à 6h20, par un message WhatsApp : « Please do not come to De Pinte! The mayor cancelled the games ».
Ceci porte un nom : Capitulation.
5. Ne baissant pas pour autant les bras, la délégation israélienne conteste cette décision inique qui relève d’un boycott caractérisé. Quelques heures plus tard, dans l’après-midi du mardi 6 août, les autorités de la ville de Gand anéantissent les derniers espoirs des jeunes athlètes israéliens en intimant l’ordre à la European Ultimate Federation, par courrier officiel, d’exclure l’équipe israélienne de la compétition:
En raison des problèmes de sécurité susmentionnés, il est absolument nécessaire que l’organisateur bannisse la délégation israélienne du tournoi. […] L’organisateur étant responsable du bon déroulement et de la sécurité du tournoi, il est tenu d’exclure la délégation israélienne du tournoi et d’empêcher la présence de la délégation israélienne sur les terrains de Blaarmeersen à Gand et de Moerkensheide à De Pinte. […] La police locale veille au respect de cet ordre.
Toute honte bue, le bourgmestre de Gand interdira aux jeunes Israéliens et à leur staff d’assister en tant que simples spectateurs aux matchs des autres équipes, les menaçant de mesures coercitives : « Les infractions aux dispositions de la présente décision pourront être sanctionnées conformément à l’art. 38 du Règlement de Police sur la paix et la sécurité publiques ». La police de Gand ira jusqu’à prendre note du numéro de plaque minéralogique du bus véhiculant les sportifs israéliens, menaçant de les arrêter si le bus était aperçu à Gand. Ainsi, plutôt que de faire respecter l’État de droit et d’honorer les valeurs sportives d’égalité et de fraternité, la ville de Gand a préféré abdiquer devant la meute fascisante qui occupe son espace public depuis le 7 octobre.
Ceci porte un nom : Collaboration.
Ce qui s’est passé à Gand est révélateur de la déliquescence de la Belgique. Autrefois pays de Cocagne, le royaume est aujourd’hui rongé par ses extrêmes, les zones de non-droit prolifèrent, la gauche et l’extrême gauche multiplient les gages octroyés aux ennemis de notre démocratie, et la haine des Juifs en général et de l’État juif en particulier se propage comme une traînée de poudre depuis le 7 octobre.
L’annulation l’année dernière, dans cette même ville de Gand, de la commémoration de la Kristallnacht pour des « raisons d’ordre sécuritaire » en est une illustration. Comme l’est l’annulation par le bourgmestre socialiste de Bruxelles Philippe Close du match de football Belgique-Israël – là aussi pour des « raisons d’ordre sécuritaire » – qui devait s’y tenir le 6 septembre prochain.
Ainsi la capitale de l’Europe serait en mesure d’assurer la sécurité des institutions européennes qu’elle héberge, et des nombreux chefs d’État qui y passent, mais se déclare impuissante dès lors qu’il s’agit d’accueillir l’équipe israélienne du ballon rond…
Nul n’est dupe quant aux motivations réelles de ces petits boutiquiers de la politique qui, par électoralisme, couardise ou antisémitisme, incarneront dans les manuels d’Histoire les fossoyeurs de la démocratie belge. Ce boycott de l’État juif leur vaudra peut-être une victoire aux élections communales du 13 octobre prochain, mais à terme ils perdront, emportant avec eux la Belgique toute entière dans une défaite annoncée face aux totalitaires locaux inspirés par le Hamas et financés par le régime iranien.
Quant au responsable de la police de Gand qui, le mardi 6 août, a justifié le bannissement de l’équipe israélienne de frisbee en leur assénant: « C’est votre guerre pas la nôtre, on ne veut pas être mêlé à ça, si vous jouez vous amènerez la guerre chez nous », il serait bien inspiré de se plonger dans les Mémoires de guerre de Winston Churchill pour comprendre que la guerre, il l’a déjà, sans même parler du déshonneur. Le quotidien américain New York Post, lui, l’a compris, dénonçant le boycott gantois aux relents antisémites dans un éditorial titré « La Belgique interdit aux Juifs de participer à des événements sportifs comme lors de la Seconde Guerre mondiale ».
La seule consolation dans cette mauvaise histoire belge viendra des autres équipes participant au championnat d’Europe de Ultimate Frisbee. Plusieurs d’entre elles témoigneront de leur solidarité avec les sportifs israéliens, parmi lesquelles les équipes britannique, allemande, italienne et suédoise.
Sur Instagram, le capitaine de l’équipe roumaine dédiera leur première victoire du tournoi à l’équipe israélienne: « Cette victoire est pour vous, Israël ». Libres de toutes considérations d’ordre électoraliste, ces jeunes Européens ont ainsi infligé une cinglante leçon de courage et de dignité aux capitulards belges qui semblent ignorer que « les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » (Étienne de La Boétie).