Faire la guerre au terrorisme
Le terrorisme est un moyen de faire la guerre, et personne ne peut faire la guerre à une méthode. Il serait préférable de se pencher sur les objectifs des organisation, et considérer ensuite que les méthodes utilisées sont des facteurs aggravants.
Le terrorisme a été défini par l’ONU ainsi : «Toute action […] qui a pour intention de causer la mort ou de graves blessures corporelles à des civils ou à des non-combattants, lorsque le but d’un tel acte est, de par sa nature ou son contexte, d’intimider une population, ou de forcer un gouvernement ou une organisation internationale à prendre une quelconque mesure ou à s’en abstenir »
Le terrorisme est une technique de guerre
Cette technique est utilisée régulièrement par les mouvements clandestins qui tentent d’obtenir par la violence ce qu’on ne veut pas leur concéder. Par exemple, en Algérie, le FLN dès le premier novembre 1954 a assassiné de sang froid un jeune instituteur qui venait alphabétiser des villageois, ainsi que le chauffeur du bus qui tentait de le protéger. Un climat de peur s’est instauré, alors l’armée française a réagit avec violence pour décourager les musulmans. Ainsi à la terreur des «fellagahs» s’est ajouté la terreur de l’armée qui a tenté de terroriser les soutiens des «terroristes».
Faire la guerre au terrorisme c’est refuser de nommer son ennemi.
On ne fait pas la guerre à une technique, ni à une stratégie, mais à un mouvement politique, à un état, ou à une organisation. Utiliser l’expression « combattre le terrorisme » a l’avantage d’éviter de désigner son adversaire. C’est très pratique en diplomatie quand on ne veut vexer personne.
En ce moment, l’occident est en guerre non déclarée avec l’islam politique, mais elle ne peut pas le dire, en effet cet islam est financé et soutenu par des pays qui sont nos fournisseurs de pétrole, nos clients, et qui possèdent les fonds illimités qui seuls sont capables de nous éviter la banqueroute.
On pourrait dire que faire la guerre au terrorisme est aussi intelligent que faire la guerre à l’aviation ou à la stratégie de la terre brûlée.
On traite de « terroriste » son ennemi dès qu’il utilise la violence
Dans un film dont je ne me souviens plus du titre, on voyait deux hommes à la fenêtre, on était en 1944.. tout à coup on entend des coups de feu, le premier dit « Des terroristes tirent sur des soldats ! « , et l’autre lui répond « Mais non, ce sont des résistants qui abattent des boches ! » .
Pour Israël, toute attaque contre ses soldats est une attaque terroriste, Israël au Liban, considérait le Hezbolah comme un groupe terroriste, aveuglé par sa propre propagande, l’état hébreu ne voyait pas qu’il avait affaire à milice fasciste armée et entrainée par l’Iran, son contact avec l’ennemi a été un réveil brutal.
Le mot « terroriste » devient une insulte, les arabes traitent de terroriste l’armée israélienne, et toute action de Tsahal contre des objectifs militaires palestinien est qualifié d’agression terroriste.
Le terrorisme a toujours été utilisé par les nations en guerre.
Si le terrorisme est l’attaque non ciblée contre des civils innocents pour obtenir des avantages politiques, en faisant peur à l’ennemi, en provoquant dans sa population des mouvements d’opinion favorables à une capitulation, pendant la guerre de 1914, le bombardement de Paris avec la Gross Bertha était un acte terroriste.
De même, le bombardement de Dresdes en 1944 ou d’Hiroshima en 1945 correspondent parfaitement à cette définition. Fallait-il traiter de terroristes le Reisch allemand ? les anglo américains ?
On voit bien qu’il y a un malaise, si tout le monde utilise le terrorisme, la finalité n’est pas comparable. Les américains ont utilisé le terrorisme pour faire céder le Japon, qui lui même préparait une guerre bactériologique, et cultivait avec ardeur des baciles de la peste à larguer sur Los Angelès. Grâce à Hiroshima, il est probable que les américains ont sauvé des centaines de milliers de vies américaines et japonnaises. Un débarquement aurait été bien plus meurtrier.
Les structures terroristes sont mises au ban des nations
Il suffit de déclarer qu’une organisation ou un état est terroriste pour lui appliquer toutes sortes de sanctions. On va donc juger l’organisation belligérante, et voir si ses cibles sont civiles et non ciblées, si oui elle est terroriste, si non elle ne mérite pas ce terme.
Cette décision est lourde de conséquence, les Kurdes de Turquie sont-ils terroristes ou non ? Que penser du Fatah ? du Hamas ? ce sont les juges qui sont appelé à prendre des décisions en se basant sur la réalité des faits après un procès en bonne et due forme.
Le Hamas a été rayé de la liste de organisations terroristes
Le tribunal de l’Union Européenne vient d’annuler le 16 décembre 2014, l’inscription du Hamas parmi les organisations terroristes.
Selon Libération : « Saisi par le Hamas, le tribunal constate que son inscription sur la liste est fondée «non pas sur des faits examinés et retenus dans des décisions d’autorités nationales compétentes, mais sur des imputations factuelles tirées de la presse et d’Internet». «Pourtant, la position commune et la jurisprudence exigent que la base factuelle d’une décision»
La commission Européenne a trois mois pour apporter des preuves convainquantes que le Hamas a bien commis des actes terroristes, et s’il ne peut le faire, le Hamas sera rayé de la liste, le Hezbolla pourra alors aussi entamer la même procédure.
Juridiquement le Hamas a de bonnes chances de gagner
Le Hamas a de bonnes chances de gagner, car, cela fait longtemps qu’il ne revendique plus les crimes qu’il commandite, il manifeste sa satisfaction, félicite les auteurs, rétribue leur famille, mais affirme qu’il n’y est pour rien. Les méchants, ce sont les martyres du 35 janvier, Les djihadistes du temple, les illuminés d’Allah etc… vous pouvez vous fournir la liste des organisations plus ou moins bidons, ou dépendantes d’états mal famés, en compulsant celle des organisations reconnues terroristes par la communauté internationale.
L’Autorité Palestinienne est réputée politique et a pris l’habitude de condamner les crimes odieux contre les civils, l’organisation a officiellement renoncé à la violence, mais elle est spécialiste du double langage, elle contrôle ses propres mouvements terroristes qui sont tenus en laisse, ils seraient prêts à agir si les « politiques » leur en donnerait l’ordre, et sans cesse l’autorité menace d’une nouvelle intifada, et on sait qu’elle condamnerait tous les « attentats odieux ».
Aujourd’hui Mahmoud Abbas, combat surtout les mouvement « terroristes » affiliés à ses concurrents, parfois avec l’aide d’Israël. Les amis du Hamas ou du Djihad Islamique, ne sont pas en sécurité à Ramalah.
L’Autorité Palestinienne n’est pas terroriste, le Hamas l’est jusqu’à preuve du contraire, mais comme la charge de la preuve revient à l’accusateur, il faut prouver que c’est bien le Hamas en personne, ou l’Autorité Palestinienne qui a commandité les actions répréhensibles, et ce n’est jamais facile à prouver.
Le mal réside dans l’objectif, moins dans les moyens.
En s’attaquant aux moyens utilisés pour faire avancer sa cause, on oublie l’essentiel, si l’Autorité Palestinienne et le Hamas pratiquent tous les deux le terrorisme par structure ad-hoc interposée, les objectifs affichés ne sont pas les mêmes. L’Autorité Palestinienne revendique un État Palestinien au côté d’Israël, et le Hamas la destruction d’Israël et le banissement de ses habitants. La différence est de taille !
Pour cela, la communauté internationale, avant de considérer qu’un mouvement est terroriste ou non, devrait se pencher sur la légitimité de ses objectifs. Le Hamas, Boko Aram ou DAESH par exemples sont condamnables par la communauté internationale, car leurs objectifs sont contraires aux droits de l’homme, et les moyens utilisés (le terrorisme) ne sont que des facteurs aggravants.
Le recours à la guerre pour atteindre un objectif compréhensible est presque toujours répréhensible, je reste convaincu par exemple que la guerre d’Algérie a été un drame atroce qui aurait pu être évité.
L’indépendance qui était légitime à mes yeux, aurait pu être obtenue par un consensus entre les nationalistes Algériens menés par des hommes comme Fehrat Abbas, et les français d’Algérie représentés par exemple par les maires d’Alger ou d’Oran.
Par nature la guerre est terroriste, et ce moyen criminel doit être évité à tout prix.