Dialogue avec Anne-Laure Charles
Anne-Laure Charles: Le Musée de la Résistance et de la Déportation occupe une place toute particulière dans ma vie. Très jeune déjà, la Seconde Guerre mondiale me questionnait énormément. À l’âge de 14 ans, mon établissement scolaire a programmé une visite de ce musée. Tout m’intéressait : les objets, les textes, la manière dont ils étaient mis en scène (je ne connaissais alors pas en quoi consistaient la muséographie ni la scénographie, malheureusement). Je me souviens m’être dit qu’un jour, je travaillerai pour ce musée.
Mon parcours professionnel m’a d’abord orientée à l’étranger (Allemagne et Angleterre) et sur d’autres lieux majeurs du patrimoine français (le Mont Saint-Michel et le château royal de Blois notamment), puis j’ai tenté ma chance en proposant ma candidature à la Citadelle de Besançon, ma ville natale. À mon arrivée en 2008, aucun service de médiation n’était alors en place, bien que le site fût le plus visité de la région (environ 270 000 visiteurs annuels). Je souhaitais développer cet axe pour le monument militaire, œuvre de l’ingénieur Vauban, ainsi que pour son Musée de la Résistance et de la Déportation, l’un des plus riches d’Europe en termes de collections.
Les années de recul m’ont probablement fait oublier les difficultés structurelles du lieu pour ne garder principalement en tête que sa splendeur et l’intérêt des visiteurs à son égard. Nous avons développé divers projets, orientés pour tout type de public : adultes, Français comme étrangers, enfants d’établissements scolaires ou de structures de loisirs, publics en situation de handicap (notamment déficients visuels), etc. Développer une médiation de qualité signifie s’appuyer sur un contenu scientifique solide. Or le site n’avait jusque-là pas encore été l’objet d’un travail universitaire complet (il ne l’est d’ailleurs toujours pas) afin de comprendre l’évolution de la place forte de sa construction, au XVIIème siècle, à son exploitation touristique puis culturelle dès les années 1960, période depuis laquelle trois musées s’y développent.
Beaucoup d’éléments reposaient et reposent encore sur une tradition orale. « Mère antique des légendes et des mythes » selon Marc Bloch, la tradition orale impose cependant beaucoup de limites. Mes missions de médiation se sont ainsi peu à peu élargies à la recherche, elle-même amplifiée par ma correspondance puis ma rencontre avec un Allemand, âgé, ancien prisonnier de guerre au cœur de la place forte dès la libération de la ville à l’automne 1944. Cette période et l’utilisation de la citadelle comme camp de prisonniers de guerre de l’armée allemande étaient alors inconnues. La sensibilité du sujet m’a conduit à faire encadrer mes recherches par une autorité académique et compétente : l’université de Franche-Comté.
J’ai ainsi mené un Master de recherches en parallèle de mon activité salariale (de 2011 à 2013). Puis en 2014, après avoir développé un partenariat entre le Musée de la Résistance et de la Déportation et le Deutsches Historisches Museum de Berlin pour une exposition temporaire consacrée à l’Europe dans l’immédiat après-guerre, la recherche a pris le dessus. Probablement lassée aussi par presque 10 ans de médiation, j’ai souhaité quitter mon poste afin de me consacrer entièrement à un doctorat.
Quelle influence ont eu sur vos travaux votre directrice de master Stéphanie Krapoth et votre directeur de thèse Paul Dietschy ?
Anne-Laure Charles: L’influence de mes deux directeurs de recherche a principalement été qualitative et technique. Madame Krapoth m’a ouvert les portes de la recherche, que, jusqu’à ce que je commence mon Master d’Histoire en 2011, je ne connaissais qu’à travers la médiation culturelle. Mon parcours universitaire était en effet axé sur le tourisme et la culture, et l’exploitation de divers lieux (monuments, musées, villes, etc.) grâce à la programmation évènementielle et à la médiation. La rigueur du chercheur, la confrontation des sources et de la bibliographie, l’analyse et la critique, la lecture, la rédaction, mais aussi l’entretien avec des témoins, constituent les bases du métier d’historien, pour lequel ma directrice de recherche de Master m’a guidée et conseillée.
Elle a relu et corrigé avec attention mes mémoires et m’a régulièrement orientée sur des pistes bibliographiques ou sur des réflexions utiles à mes travaux. Monsieur Dietschy a continué à assurer ce rôle. Mes qualités d’historienne et de rédactrice étaient évidemment plus solides qu’au début de mon Master, mais la rigueur universitaire n’a pas de limites, et elle est essentielle pour mener à bien un travail aussi long et colossal qu’un doctorat. Mon directeur a été – et est toujours – un conseiller scientifique et historique hors pair, qui a su me laisser la liberté de travail dont j’avais besoin, tout en étant à mes côtés pour relire mes travaux. Il a parfaitement assuré ce rôle de directeur, incontournable lorsque l’on traite un sujet pendant des années. Il arrivait par exemple qu’une analyse soit trop ou pas assez développée : Monsieur Dietschy m’aidait alors à retrouver un juste équilibre pour la finalité de la rédaction.
J’ajoute que tous deux, en plus de leur apport universitaire, ont été de véritables piliers dans notre parcours, par leur confiance et leur soutien.
Comment avez-vous accédé aux archives allemandes ?
Anne-Laure Charles: Deux principaux centres d’archives m’intéressaient en Allemagne :
– à Berlin : Berlin-Lichterfelde, où sont conservées les archives liées au national-socialisme (chancellerie, ministères, polices). Un fonds très documenté nous permet notamment une étude approfondie du fonctionnement de l’Institut allemand, instauré à Besançon dès 1941.(1)
– à Fribourg-en-Brisgau : BAMA (Bundesarchiv Militärarchiv), où ont été regroupés les archives militaires de la Wehrmacht ainsi que les parcours militaires d’officiers et sous-officiers – tels ceux des deux Felkommandanten en place à Besançon pendant la guerre (Feldkommandantur 560), ou celui de Friedrich von Brodowski, prisonnier tué par son gardien quelques semaines après la libération de la ville.
Grâce à leurs inventaires en ligne, parcourus à distance, je savais ce que je serais amenée à dépouiller une fois sur place. D’un point de vue technique, une lettre de mon directeur attestant de mes travaux m’a permis de pouvoir y passer plusieurs semaines afin de découvrir et donc d’exploiter les archives nécessaires à mes recherches.
L’analyse de l’occupation de la capitale comtoise nous amène en effet, de manière plus large, à nous poser cette question : de quelles archives allemandes relatives au second conflit mondial disposent aujourd’hui les chercheurs ? La liste peut être à la fois longue – même si, pour des raisons de temps, nous avons limité notre interrogation aux relations franco-allemandes (de toute nature) – mais aussi incomplète. Les différentes entités allemandes ont produit des quantités de documents considérables de 1940 à 1944 et les échanges entre les institutions allemandes (gouvernementales, militaires, policières, judiciaires, administratives, culturelles, etc.), ou avec les acteurs français (État, municipalités, préfectures, polices, gendarmeries, entreprises, personnes privées, etc.) ont pu donner naissance à des courriers, rapports, comptes rendus, ordres, interdictions, jugements, avis à la population, autorisations de toutes sortes, et bien d’autres pièces encore. Puisque la quantité d’origine de cette production n’est pas forcément définie, il est aujourd’hui difficile de savoir précisément où l’ensemble des documents se trouve. Certains ont disparu, d’autres ont été dispersés.
Tout au long de la guerre par exemple, les institutions militaires ont régulièrement expédié leurs archives, rapports, comptes rendus et annexes à Potsdam (ville située à 35 km au sud-ouest de Berlin). Une partie de ces documents se trouvent aujourd’hui aux Archives fédérales militaires de Fribourg-en-Brisgau (BAMA) où elles sont classées par corps d’armée (Heer, Kriegsmarine et Luftwaffe), par nature (journaux de marche, annexes, cartes, photographies, etc.) et par unité. Grâce à ces fonds, nous avons notamment réussi à identifier la nature et la composition de certaines forces d’opération présentes à Besançon et dans ses environs.
Si nous avons retrouvé la présence d’états-majors et de plusieurs divisions d’infanterie et de montagne, nous n’avons toutefois pas pu reconstituer un ensemble continu permettant une étude complète des différentes forces présentes au cours de la guerre. Les sources exploitables rendent néanmoins possible une certaine analyse, même partielle. De plus, si certains documents sont accessibles et relativement bien conservés, ce n’est en revanche pas le cas pour quantité de ceux produits de 1940 à 1942. En effet, un incendie s’est déroulé dans la nuit du 27 au 28 février 1942 au sein des archives de Postdam, et bon nombre d’entre elles y ont été, plus ou moins, endommagées.
Précisons également que de nombreuses archives allemandes sont conservées en France. Bon nombre de documents (courriers ou rapports, souvent traduits) produits par les autorités allemandes, s’adressant par exemple aux collectivités locales (municipalité et préfecture principalement), sont accessibles dans les centres d’archives français. Enfin, si le chercheur peut savoir ce qui est aujourd’hui référencé, il est en revanche beaucoup moins aisé de dresser l’inventaire de ce qui a disparu, ce qui a volontairement été détruit par les forces allemandes avant la fin de la guerre, ou encore ce qui a été endommagé, volé ou perdu. Une recherche qui était néanmoins nécessaire afin de croiser le regard de l’occupé et de l’occupant pour la ville de Besançon.
Pourquoi l’armée allemande n’a-t-elle presque pas eu à combattre et pourquoi les bisontins rejoignirent-ils si vite l’Institut allemand ?
Anne-Laure Charles: Je séparerai cette question en deux points bien distincts.
Le premier nous amène à un descriptif militaire de l’invasion de Besançon par l’armée allemande en juin 1940, et plus précisément par des unités de la Panzergruppe Guderian, notamment sa 1ère division d’infanterie (1. Panz. Div.). Hormis les archives liées à cette dernière, en effet, nous n’avons pas trouvé de documents provenant des autres unités allemandes présentes, ou potentiellement présentes, au lieu et au moment étudiés. Surtout, nous n’avons trouvé aucunes archives militaires françaises nous permettant d’analyser les positionnements et compositions des troupes françaises présentes dans le périmètre de Besançon et combattant la Wehrmacht lors de l’invasion de la ville par celle-ci. Il est néanmoins largement possible de tirer des archives restantes nombre de renseignements éclairant les évènements.
L’itinéraire que les troupes allemandes empruntent pour atteindre Besançon est peu détaillé. Elles partent en milieu de journée, ce dimanche 16 juin 1940, de Gray(2) et de ses villages environnants, atteints la veille. Les troupes n’auraient pas reçu suffisamment de cartes routières et la progression de la 1. Panz. Div. en est vraisemblablement rendue très difficile.(3) Afin de s’emparer de Besançon, elles reçoivent l’ordre peu avant 16 heures d’attaquer et de conserver les hauteurs (« Höhengelände ») au nord et au nord-est de la ville. Les forces allemandes précisent qu’aucun ennemi ne se trouve à l’ouest de la ville et que tous les ponts de Besançon ont sauté.
Effectivement, en désaccord avec les autorités civiles, l’autorité militaire française fait détruire par le Génie les ponts en début d’après-midi, sauf celui d’Avanne(4), et incendier le dépôt de pétrole. Les principales conduites d’eau, de gaz et d’électricité de la ville de bon nombre de quartiers sont alors fortement touchés par ces destructions.(5) L’ensemble du groupe de combat Balck arrive aux portes de Besançon à 16h30 : l’Armée française occupe « l’extrémité nord de la ville », l’extrémité est et les rues qui y conduisent sont également « verrouillées ». La prise de la ville commence alors : le 1er bataillon du 73ème régiment d’artillerie (I. / A.R.73) se positionne sur les hauteurs de Besançon et « tire sur la ville ». Les unités et régiments de Panzer postés à l’est sont confrontés à une résistance « durable » (nachhaltig) qu’ils ne peuvent percer.
En avançant, la 7ème compagnie du 2ème bataillon du régiment de fusiliers-voltigeurs (II. / S.R.1) essuie des tirs et une « sérieuse attaque » à la grenade. Sa 9ème compagnie est postée à gauche de la marche et prépare le terrain, une section équipée de canon(s) d’infanterie (Infanteriegeschütz Zug, abrégé en I.G. Zug) à droite, et la section munie de pièce(s) antichar (Panzerabwehrkanone, abrégé en Pakzug), elle, est positionnée en première ligne : ensemble, ils font face à un barrage situé au niveau du stade municipal. Un fameux détachement de choc (Stosstrupp, en allemand), caractéristique de la Panzergruppe Guderian, de la 8ème compagnie du II. / S.R.1 écrase la résistance ennemie à l’est de la ville, pendant que la 7ème compagnie « balaye le blocage ». Après cette lutte, les 7ème et 8ème compagnies, avec deux détachements de choc, peuvent pénétrer dans les rues : « l’opération a réussi » (« Das Unternehmen gelang »). L’ennemi est maîtrisé au bout de trente minutes.(6)
Le 2ème bataillon du S.R.1 s’empare d’une caserne, dont la garde est prise au dépourvu. Un colonel français dépose les armes et se rend avec six officiers – toute son unité est faite prisonnière. Le bataillon sécurise les rues de la ville et la 10ème compagnie se charge de nettoyer les environs du stade. Une partie du régiment et la 6ème compagnie continuent en direction d’Avanne : celle-ci s’empare du pont, intact, et assure la sécurité au sud du Doubs, tandis que la 4ème compagnie assure la sécurité au nord. Le 2ème bataillon du S.R.1 fait entre 4 et 5 000 prisonniers pendant la prise de Besançon, et dénombre un blessé dans ses rangs. À 18 heures, une ligne de sécurité est établie au nord-est de la ville.(7)
Pour le 3ème bataillon du S.R.1, « l’ennemi résiste seulement de manière sporadique »(8) : il fait plus de 1 000 prisonniers, tandis que des prisonniers allemands sont relâchés. Après avoir lui aussi éliminé des barrages près du stade, le 3ème bataillon peut s’introduire dans la ville vers 19 heures. La soirée consiste principalement pour les troupes allemandes à consolider leurs positions nord / nord-est, à maintenir le pont d’Avanne opérationnel, à effacer toutes formes de ripostes et à assurer la sécurité du réseau ferroviaire. Dès 21h45, et conformément aux ordres, les troupes sont réparties afin de sécuriser l’ensemble des quartiers et accès de Besançon.
Quelques combats éclatent dans la soirée, à la sortie est de la ville ainsi qu’au nord et au nord-ouest, où des unités allemandes sont tombées sur de « fortes bandes ennemies composites » (starker gemischter fdl. Verbände »)(9), obligeant le 2ème bataillon du S.R.1 à renforcer la sécurité de toutes les routes menant à Besançon. Les troupes évoquent la possibilité « d’une attaque ennemie et d’un feu d’artillerie à l’aube », bien que le « peu d’esprit combatif » (« sehr wenig Kampfwillen ») montré par les nombreux prisonniers laisse penser qu’une telle attaque serait bien surprenante. Dans le doute, des abris sont creusés et chaque compagnie se voit attribuée un observateur du II. / A.R.73. La nuit se passe finalement calmement pour ces troupes, tandis que des éléments de la Panzerjägerabteilung 37 sont confrontés à des résistances isolées et des tirs épars en ville. Ils ripostent alors en prenant les rues en enfilade et en tirant à la mitrailleuse (MG-Feuer, Maschinengewehr) « pour maintenir le calme ». Le groupe de combat Krüger mentionne également des « tirs sauvages » pendant la nuit, depuis des maisons ou depuis des toits et le journal de marche de la 1. Panz. Div. précise effectivement que des tirs se sont produits toute la nuit du 16 au 17 à Besançon et que « maison par maison, quartier par quartier, ont dû être fouillés. Des Français étaient dispersés partout, ils ont été faits prisonniers. »
Si les troupes allemandes annoncent officiellement la prise de Besançon à 21h45, ainsi que la constitution en cours d’une tête de pont à Avanne(10), quel bilan dresser du côté français ? Des milliers de soldats sont faits prisonniers et sont gardés dans un premier temps au stade municipal et à la caserne Vauban. La bibliographie avance une quarantaine de militaires et environ vingt civils tués au cours de l’invasion(11), mais ces données sont toutefois impossibles à vérifier. La ville n’a pas subi de bombardements ni de destructions intensives, seuls l’absence de ponts et les dommages occasionnés aux canalisations vont perturber son bon fonctionnement pour les jours à venir, en plus, bien-sûr, du chaos ambiant.
Le second point de la question, sans rapport avec l’invasion donc, concerne l’Institut allemand. Section bisontine de l’Institut allemand de Paris, dont il dépend – chacun piloté par l’Académie allemande de Munich, il est créé après celui de Rennes, Angers, Bordeaux et Dijon. En 1944, on en compte quinze établis sur le territoire français.(12)
Tout au long de l’Occupation, l’institut bisontin se trouve au 4 bis rue des Fontenottes, dans une villa réquisitionnée à Louis Tribaudeau, fabricant de montres.(13) Le Petit Comtois – quotidien local – annonce le 18 mai 1941 sa création et informe ses lecteurs que les activités principales de cet organisme consisteront à l’enseignement de cours d’allemand, en conférences sur la littérature, l’architecture et la musique allemande, ponctuées également de concerts exécutés par des artistes allemands. Les cours, ouverts à tout bisontin « de race aryenne sans distinction d’âge »(14), auront lieu dès le 26 mai l’après-midi et en soirée, sur inscription, et contre la somme de 20F par mois. Selon son directeur, Zlabinger, l’Institut se veut une « œuvre de collaboration intellectuelle tout à fait indépendante de la guerre. Il s’efforce, par son activité, de favoriser la connaissance mutuelle entre les peuples. Il est donc essentiellement une œuvre de paix. » Il tient d’ailleurs à souligner la volonté « remarquable » de l’Allemagne, même en pleine guerre, de faire connaître sa langue et sa culture, « missions civilisatrice et culturelle. »(15) Dès le départ donc, une dimension idéologique émerge déjà, d’autant que la collaboration entre l’Institut et la Propaganda Abteilung de Besançon est qualifiée « d’étroite » par cette dernière même.(16)
La structure connaît des fluctuations dans ses inscriptions et dans sa fréquentation, principalement liées à sa position excentrée dans la ville et aux difficultés qu’éprouve la population pour se déplacer – notamment en hiver, à cause du peu d’éclairage dans les rues dès la nuit tombée. Pendant plus de trois ans toutefois, des centaines d’élèves s’inscrivent à l’Institut allemand bisontin, qui propose alors différents cours adaptés au niveau de chacun. Au mois de juin 1941, à la création de l’Institut donc, 360 élèves sont inscrits aux trois cours créés :
– un cours élémentaire. Il réunit la plupart des élèves (environ 250) et compte parmi eux des employés, vendeurs, secrétaires, téléphonistes appartenant aux administrations ou au commerce, et ayant de « fréquents rapports avec les autorités allemandes et les troupes d’occupation. » Ils jugent ainsi la connaissance de l’allemand comme profitable, sinon indispensable.
– Un cours moyen. Celui-ci compte environ soixante-dix jeunes gens et jeunes filles ayant appris l’allemand au collège ou au lycée, et souhaitant rafraîchir et perfectionner leur pratique.
– Un cours supérieur. Conversations, étude de littérature, lecture d’auteurs allemands, etc. Ce cours est suivi par une trentaine d’élèves, pour la plupart étudiants.(17)
Les renseignements généraux bisontins affirment à leur propos que ces employés, écoliers, collégiens et étudiants qui y suivent ces cours, « poussés par leurs occupations professionnelles » pour certains, « pour se plier aux exigences des programmes scolaires et affronter des examens dans de bonnes conditions » pour d’autres, ne sont en aucun cas attirés par une quelconque idéologie. Pour la plupart, l’âge varie entre 18 et 30 ans. Il leur semble également qu’aucune propagande ni politique ne soit dispensée à travers les différents cours de l’institut et que les professeurs se limitent jusqu’alors « sur la recommandation expresse et sous le contrôle de M. le recteur de l’académie de Besançon », à un rôle strictement instructif.
Prenons désormais les chiffres du dernier état des cours dont nous disposions, pour les mois de mai et juin 1943.(18) Deux ans après ce premier bilan, le nombre d’inscrits à l’Institut allemand s’élève à 532 personnes – soit 170 élèves de plus - parmi lesquels 219 hommes, 241 femmes, 33 jeunes hommes et 39 jeunes femmes. 414 d’entre eux sont inscrits en auditeurs libres, les autres suivant des cours scolaires et universitaires. Les profils sont divers et se partagent entre apprentissage de la langue nécessité par le parcours de formation, et celui nécessité par l’activité professionnelle. Tous sont des citadins, et les actifs proviennent du secteur tertiaire. La part hommes / femmes est relativement la même, tant pour les jeunes que pour les adultes.
Volonté spontanée, nécessité professionnelle, influence, suggestion voire pression ? Nous ne disposons malheureusement pas de témoignages permettant de comprendre les diverses motivations qui poussent alors les Bisontins à s’inscrire à l’Institut, et plusieurs de nos interrogations restent sans réponse. Quel rapport ont-ils à l’Occupation, à la domination du Reich ou même à l’idéologie nazie ? Si l’Institut tente, à sa création, de se démarquer de la guerre en misant sur l’activité intellectuelle et culturelle, celle-ci relève toutefois – plus ou moins – tout au long de son fonctionnement, d’une ligne de conduite dictée par l’idéologie national-socialiste. Que ce soit à travers les concerts donnés, les poèmes et œuvres littéraires lus et étudiés, l’art abordé, etc., seules les grands classiques allemands, portés par le Reich, sont enseignés. Exit ceux qui seraient en désaccord avec ce dernier, ceux provenant de ses ennemis politiques ou raciaux, ou encore relevant de l’art considéré par la doctrine comme « dégénéré ».
Comment expliquer la précocité des persécutions anti juives à Besançon, avant même que l’armistice ne soit signé ?
Anne-Laure Charles: Nous n’avons pas trouvé de traces de persécutions antijuives avant la signature de l’armistice franco-allemand, en revanche, des états des lieux du patrimoine israélite de Besançon sont déjà dressés par la municipalité. En effet, quelques jours seulement après l’arrivée des premiers effectifs allemands à Besançon le 16 juin 1940, un bilan relatif à la « présence juive » y est établi. Parmi toutes les listes fournies aux Allemands par la Ville de Besançon dans les premiers jours de l’Occupation – liste des otages, des écoles, de locaux, de librairies, de matériels, etc.(19) – figure déjà, le 22 juin 1940, avant même que l’armistice ne soit entré en vigueur donc, la « liste des industriels israélites de Besançon »(20), dressée par le premier adjoint faisant fonction de maire, Charles Fesselet.(21)
Cette dernière recense dix entreprises : trois d’entre elles – Hubert-Bloch, Lipmann, « Utinam » Meyer (dirigée par Didisheim et les frères Blum) – et trois artisans – Floersheim, Goetschel et le conseiller municipal Mathias Ulmann – relèvent du domaine de l’horlogerie. L’entreprise Weil traite de la confection textile, Blum et Cie d’outillage (scies à ruban et circulaires), Dreyfus-Blum et Bomsel, elles, les cuirs.
Deux jours plus tard, une « liste des commerçants israélites de Besançon »(22) détaille nom, adresse et désignation du commerce. Parmi les soixante-neuf commerçants mentionnés, près de la moitié se trouve à la tête d’un établissement relevant du traitement, de la vente ou de la confection de textiles : bonneterie, mercerie, lingerie, avec leurs tailleurs, chapeliers, fourreurs, marchands de tissus, de vêtements confectionnés, de dentelle, de laine, etc. Les autres sont marchands forains ou de bestiaux. Quelques-uns s’occupent de matériel industriel, et excepté un gargotier, on compte seulement deux commerces alimentaires (une boucherie et une fromagerie).
Charles Fesselet transmet ensuite aux autorités allemandes, le 29 juin, la liste des villas « importantes appartenant à des juifs ». Vingt-et-une villas, avec nom et adresse des propriétaires, sont répertoriées. Certaines sont annotées de mentions détaillant les locataires ou magasins qui s’y trouvent, ou encore de la répartition des pièces disponibles.
Nous le voyons, tandis que les troupes d’occupation ne sont pas encore officiellement installées à Besançon, les Allemands présents recensent déjà l’ensemble des biens appartenant aux Israélites de la ville. Il semble que cette démarche soit particulièrement précoce en France, puisque nous n’avons trouvé aucune autre ville soumise à des dispositions aussi rapides, même si certaines s’empressent d’appliquer d’autres mesures antisémites, comme à Dijon où des hôtels ou restaurants voient leur accès interdit aux Israélites dès le 5 juillet 1940.(23) Ajoutons qu’un certain nombre – malheureusement non défini – de membres de la communauté juive(24) ont déjà quitté Besançon, tant pour la Suisse que pour le sud du pays, notamment le sud-ouest. Nous en retrouvons certains, pendant la guerre, installés en zone non occupée, plus précisément à Nîmes, Aurillac, Saint-Honoré-les-Bains, La Tronche, Angers, Bandol, Vienne, Brive, Tulle.(25)
Que dit la note inédite de la banque de France à ce sujet
Anne-Laure Charles: Dès le mois d’août 1940, des commissaires-gérants sont désignés par décision judiciaire, à la demande de « l’autorité occupante », pour diriger les affaires jusque-là tenues par des Israélites, dans le territoire administré par la préfecture du Doubs.(26) Il est alors important de souligner que l’initiative locale précède de plusieurs semaines les première et seconde ordonnances allemandes à cet effet et établies, rappelons-le, les 27 septembre et 18 octobre 1940.
De plus, les mesures antijuives revêtent une certaine singularité dans le domaine bancaire, pour le territoire administré dès l’été 1940 par la Feldkommandantur 560, dont le siège se trouve à Besançon. Le 14 septembre 1940, le Major Reihle, officier de cette même Feldkommandantur, convoque le directeur de la succursale bisontine de la Banque de France(27) ainsi que les directeurs des autres établissements de crédits de la ville, afin de les informer, verbalement, des instructions suivantes :
« - tous les comptes commerciaux ou privés au nom d’Israélites doivent être bloqués dès le lundi matin 16 septembre ;
– aucun transport de compte, de sommes ou de titres appartenant à des Israélites ne peut être autorisé, même à destination d’une localité de la zone occupée ;
– la gestion de ces comptes sera confiée à des gérants dont la nomination, si elle n’est pas déjà faite, pourra être provoquée soit par le titulaire du compte, soit par le banquier. La Chambre de commerce française de Besançon prêtera, le cas échéant, son intermédiaire à cette occasion.
– En cas de doute sur la confession d’un client, le banquier doit bloquer le compte ; il appartiendra au titulaire de ce compte de justifier ultérieurement qu’il n’est pas israélite.
– Les banques sont déclarées responsables de l’observation de ces instructions ; aucun privilège spécial ne leur est accordé pour les créances qu’elles peuvent avoir sur les Israélites. »(28)
Ces mesures, radicales comme précoces, empêchent clairement les clients juifs d’effectuer tout mouvement de fonds auprès des banques dépendant du territoire administré par la FK 560, qui n’hésite pas à inclure la Chambre de commerce dans ses démarches. Rien n’est laissé au hasard : même si la banque n’est pas certaine de l’effective confession israélite de son client, elle doit bloquer son compte.
Face à de telles consignes, la délégation générale du gouvernement français dans les territoires occupés (DGTO) est saisie par la Banque de France, qui lui demande d’en faire part, s’il y a lieu, à la Commission d’armistice. Dès le 2 octobre 1940, la Chambre de commerce de Besançon, alors chargée de tenir la comptabilité des comptes israélites, demande à son tour à la succursale bisontine de la Banque de France de lui adresser mensuellement les relevés de ces comptes, tant de particuliers, de commerçants ou de propriétaires d’immeubles :
« Il est bien entendu qu’il ne s’agit pas de nous adresser la balance du mois, mais tout le mouvement du compte en droit et avoir. »(29)
Nous le comprenons ici, ce qui intéresse la Chambre de commerce est de surveiller tout mouvement, et donc éventuelle transaction, de la part d’Israélites bisontins. Ces mêmes consignes remontent elles aussi jusqu’à la DGTO, le gouverneur de la banque de France faisant remarquer au général de La Laurencie les difficultés de l’observation de telles mesures pour les établissements de banque, ceux-ci ne possédant aucun élément d’information concernant la confession de leurs clients, et ne pouvant, de ce fait, « effectuer de leur propre autorité les discriminations que comporte l’application des décisions qui leur ont été notifiées. »(30)
En retour, la DGTO affirme avoir signalé l’ensemble de ces « instructions arbitraires données par les autorités locales allemandes » au commandement militaire allemande (MBF, Militärbefehlshaber in Frankreich) qui souhaite procéder à une enquête(31), tandis qu’une note éditée le lendemain au sein de l’agence bisontine de la Banque de France indique que les « protestations faites auprès des autorités allemandes […] ont permis à la Délégation française de recevoir l’assurance que les mesures prises par la Feldkommandantur de Besançon dépassait les ordres donnés par l’administration supérieure allemande. » Aussi, ces mesures édictées exclusivement à Besançon et à Belfort, pour lesquelles le MBF a « exprimé sa surprise à l’initiative » prise par la FK 560, n’ont pas à être appliquées. La banque a reçu à ce propos comme instruction de surseoir à toute communication aux Chambres de commerce sans un ordre écrit des préfets.
Pourquoi une telle initiative locale ? Et pourquoi ces comptes Israélites sont-ils ainsi bloqués de manière si précoce, sans même que le MBF ne l’exige ? Il ressort d’après nos sources que « l’autorité allemande locale », soit probablement la FK 560, justifie cette mesure exceptionnelle par le « voisinage de la Suisse et la nécessité d’éviter la fuite de ces capitaux dans ce pays. »(32) Si les consignes semblent annulées, un courrier du président de la Chambre de commerce avise toutefois l’agence bisontine de la Banque de France, en mai 1941, que « tous les comptes privés juifs peuvent être rendus à leur propriétaire d’origine. »(33) Ont-ils alors bel et bien été bloqués ? Combien de temps ? Nous manquons d’informations à ce propos. Dans tous les cas, petit à petit écartés de la vie économique, les Israélites se voient vite privés de toutes ressources.
Qu’apprend-t-on de la persécution des industriels juifs, du découpage industriel à l’horlogerie de précision, décimés dans les camps ?
Anne-Laure Charles: Il ne semble pas, à Besançon, que des arrestations aient été réalisées en 1940 et 1941. Comme partout en France, la plupart de celles-ci se déroulent en 1942. Le spectre des personnes visées s’élargit de mois en mois, allant jusqu’à la déportation de personnes âgées et de jeunes enfants. De plus, la proximité de la Suisse influe sur le nombre d’Israélites arrêtés et / ou transférés depuis Besançon, ayant échoué dans leur tentative de rejoindre le sol helvète. Le concours des forces de police et de gendarmerie bisontines apporté aux consignes allemandes demeure indéniable, tant pour les arrestations d’Israélites que pour leurs transferts vers des camps comme Pithiviers, Beaune-la-Rolande, Drancy ou encore Compiègne.
Des traques sont menées, dès 1942, afin de recenser, de mettre à jour les listes, ou de suivre de près les arrestations et transferts des Israélites. La Préfecture est régulièrement sollicitée, voire pressée, de transmettre ces informations, notamment par la SiPo–SD, comme elle est assidûment interpellée par la Feldkommandantur pour mener les missions d’aryanisation rapidement à bien, dont les administrateurs provisoires, sur le terrain, se font le relais des bureaucrates zélés du commissariat général aux questions juives (CGQJ).
Nous ne pouvons prétendre, pour la ville de Besançon, à un bilan exhaustif. Des noms sont donnés dans la panique d’une arrestation ou d’un regroupement ; des juifs étrangers maîtrisent peu ou pas le français ; certains sont illettrés ; d’autres gardent le nom figurant sur leurs faux papiers d’identité. Nos estimations ne peuvent malheureusement être précises.
Nous pouvons en tout cas considérer que cinquante-trois personnes, au minimum, ont été arrêtées au cours des cinq grandes opérations menées à Besançon, et qu’au moins quarante-deux d’entre elles sont décédées en déportation, toutes à Auschwitz. Ajoutons enfin que nos sources nous permettent d’étudier les percussions dont les Israélites sont victimes à Besançon, jusqu’à leur transfert pour les camps de transit français, antichambres des camps de concentration du Reich. Dès lors, les sources manquent pour retracer leurs parcours une fois déportés.
L’épuration fut féroce avec des fusillades importantes de soldats nazis à la Citadelle. Quel souvenir gardait HelmutKuhnle de cet épisode ?
Anne-Laure Charles: Permettez-moi de reprendre cette question. Il n’y a pas eu d’épuration ni de fusillade à l’encontre des prisonniers de guerre de l’armée allemande (PGA). D’après nos recherches, un seul homme est tué par balle. Il s’agit du Generalmajor Friedrich von Brodowski, abattu par son gardien suite à une tentative d’évasion en octobre 1944, d’après les sources rassemblées.
Le camp établi au sein de la citadelle dès l’automne 1944 – dépôt 85 – subit en revanche un premier hiver dramatique. Les différentes archives exploitées nous permettent de dresser un bilan relativement précis. Au total, on recense 409 décès s’échelonnant du 10 octobre 1944 au 10 août 1947. Si les premiers ont lieu très vite après la création officielle du camp au début du mois d’octobre 1944, les quatre mois qui suivent sont les plus terribles. Du début du mois de décembre 1944 à la fin du mois de mars 1945, 309 hommes perdent la vie, soit les trois quarts des prisonniers morts pendant leur captivité à Besançon.
La mortalité des captifs bisontins s’inscrit dans celle du pays : 74% des décès de PGA en France ont lieu pendant la période 1944-1945(34), avec toutefois une concentration sur le premier hiver pour le dépôt 85. Nous ne connaissons la cause que d’un quart des décès, seulement. Environ 50% d’entre eux sont le résultat direct d’une sous-alimentation extrême. La majeure partie des actes de décès est annotée par la mention « cachexie », c’est-à-dire un affaiblissement extrême de l’organisme lié à une dénutrition très importante. Les premiers cas apparaissent dès le début du mois de décembre 1944, soit presque deux mois après la création officielle du camp. Plus du tiers des décès constatés sont également liés à un environnement de captivité défavorable.
Nous classons notamment dans cette catégorie tout décès lié aux maladies respiratoires comme les tuberculoses, pneumonies et œdèmes pulmonaires, très fréquentes en cas de surpopulation, les hommes manquant du volume d’air vital, et la promiscuité aggravant la transmission des maladies. L’ensemble des conditions de détention entraîne un état d’immunodépression, les prisonniers sont particulièrement sujets à la maladie et aux infections – peu, mal, voire pas prises en charge – mais aussi aux mauvais traitements physiques. Il est malheureusement impossible aujourd’hui de déterminer la raison exacte de certaines morts, toutefois probablement liées à l’ensemble de ces facteurs.
Rappelons que toutes ces causes ne concernent que 105 décès sur les 409 connus. De quoi sont morts les autres captifs ? Combien sont arrivés à Besançon blessés suite aux combats menés ? S’il est encore aujourd’hui impossible de répondre à ces questions, ces hommes sont vraisemblablement décédés à la citadelle, dans les hôpitaux ou casernes de la ville, ou encore dans les commandos de travail dans lesquels ils ont été envoyés. Cette analyse nous aide à comprendre le contexte, néanmoins, elle ne représente pas la totalité de la période ni l’ensemble des cas.
Helmuth Kuhnle, ancien prisonnier ayant lui-même connu ce premier hiver à la citadelle, a pu nous confirmer ces rudes conditions de captivité. Les prisonniers sont très vite utilisés pour le travail, et répartis pour différentes missions. Selon lui, les commandos agricoles sont ceux que les prisonniers affectionnent le plus, et beaucoup tentent de les intégrer.
La nourriture y est meilleure et plus abondante qu’au sein du camp, les relations avec les familles d’agriculteurs sont souvent amicales. Les travaux sont moins pénibles que sur certains chantiers, moins physiques que les travaux en forêt, et surtout moins dangereux que les commandos de déminage. Helmuth Kuhnle a d’ailleurs lui-même travaillé pendant quelques années dans une ferme d’un village proche de Besançon, avant de revenir au dépôt en qualité d’interprète. Enrôlé à 17 ans, soldat à 18, prisonnier à 20, Helmuth Kuhnle est libéré à 24 ans en 1948.
L’application progressive de la Convention de Genève et les visites régulières du Comité International de la Croix-Rouge, la capitulation de l’Allemagne nazie, la prise en charge des prisonniers – tant par les autorités militaires, municipales que religieuses – mais aussi la vie quotidienne des Français qui se réorganise et se relève de l’Occupation participent à l’évolution du dépôt 85 à partir de l’été 1945. Après des débuts particulièrement difficiles, le quotidien du camp s’améliore grandement, laissant place au travail mais aussi peu à peu à la naissance d’une vie culturelle au sein du dépôt, tous deux marquant alors un renouveau des échanges franco-allemands post Seconde Guerre mondiale.
—
Notes:
(1) R 51 Deutsches Institut. Bundesarchiv, Berlin-Lichterfelde.
(2) Ville située à 50 km au nord-ouest de Besançon.
(3) Le journal de marche militaire (KTB) endommagé par l’incendie du centre d’archives de Potsdam ne permet plus de lire le paragraphe en question dans sa totalité et donc de comprendre la réelle nature du problème.
(4) Village situé à 10 km au sud-ouest de Besançon.
(5) FOHLEN (Claude), Histoire de Besançon. De la conquête française à nos jours, Nouvelle Librairie de France, Paris, 1965, p.456, 457.
(6) Gefechtsbericht S.R.1, 16.06.1940. RH 27/1/17, BAMA Freiburg im Breisgau.
(7) Gefechtsbericht, 1er bataillon d’une unité inconnue, 16.06.1940. RH 27/1/17, BAMA Freiburg im Breisgau.
(8) « Der Gegner wehrt sich nur vereinzelt », Gefechtsbericht S.R.1, 16.06.1940. RH 27/1/17, BAMA Freiburg im Breisgau.
(9) Gefechtsbericht II. / S.R.2, 17.06.1940. RH 27/1/17, BAMA Freiburg im Breisgau.
(10) Gefechtsbericht Gefechtsgruppe Krüger, 16.06.1940. RH 27/1/17, BAMA Freiburg im Breisgau.
(11) FOHLEN (Claude), Histoire de Besançon. De la conquête française à nos jours, Nouvelle Librairie de France, Paris, 1965, p.457.
(12) JACKSON (Julian), La France sous l’Occupation, 1940-1944, Paris, Flammarion, 2004, p.244.
(13) Bail de location, 1941 (date précise non mentionnée). R 51 / 107, Bundesarchiv Berlin-Lichterfelde.
(14) Le Petit Comtois, 18.05.1941.
(15) Le Petit Comtois, 18.05.1941.
(16) Lagebericht der Propaganda Staffel N.O Aussenstelle Besançon à la FK 560, 9.05.1941. AJ 40 946, AN Pierrefitte-sur-Seine.
(17) Article de La République de l’Est, 15.04.1941 et rapport du commissaire spécial de Besançon au ministère de l’Intérieur, 19.04.1941. F 60 408, AN Pierrefitte-sur-Seine.
(18) Nous ne disposons pas de données pour l’année 1943 / 1944.
(19) 4H25, AM Besançon.
(20) 4H25, AM Besançon.
(21) Le maire de la ville, Henri Bugnet, est quant à lui mobilisé depuis le mois de novembre 1939. Son premier adjoint assure ainsi les fonctions de maire durant son absence.
(22) 4H25, AM Besançon.
(23) GOUNAND (Pierre), Dijon 1940-1944 – Carrefour de guerre, Besançon, Franc’Albert, 1990, p.241.
(24) Toutes nationalités confondues, la communauté juive de Besançon compte au milieu des années 1930 environ 2 500 personnes.
(25) 1427201201 14. Archives de la Banque de France, Paris.
(26) Soit le département du Doubs ainsi que les parties occupées de l’Ain, de la Haute-Savoie et du Jura. Lettre du préfet au directeur du SCAP, 14.02.1941. AJ 38 957, AN Pierrefitte-sur-Seine.
(27) Celle-ci a vu ses services évacués pendant l’exode sur la succursale de Carcassonne. De retour à Besançon, ces derniers fonctionnent à nouveau dès le 12 juillet 1940. Cf. compte-rendu des opérations effectuées et PV, 11.12.1940. 1069198822, archives de la Banque de France, Paris.
(28) Lettre du gouverneur de la Banque de France à la DGTO, 19.09.1940. 1060200001 246, archives de la Banque de France, Paris.
(29) Lettre du président de la Chambre de commerce au directeur de la succursale bisontine de la Banque de France, 2.10.1940. 1060200001 246, archives de la Banque de France, Paris.
(30) Lettre du gouverneur de la Banque de France à la DGTO, 7.10.1940. 1060200001 246, archives de la Banque de France, Paris.
(31) Lettre de la DGTO au gouverneur de la Banque de France, 12.10.1940. 1060200001 246, archives de la Banque de France, Paris.
(32) Rapport du préfet au ministre de la Production industrielle et du Travail, 28.11.1940. 340 W 125, AD Doubs. Blocage confirmé par le directeur de la succursale bisontine de la Banque de France dans une note pour le secrétariat général, 30.06.1941. 1060200001 246, archives de la Banque de France, Paris.
(33) Lettre du président de la Chambre de commerce à la succursale bisontine de la Banque de France, 13.05.1941. 1060200001 246, archives de la Banque de France, Paris.
(34) THÉOFILAKIS (Fabien), Les prisonniers de guerre allemands, France, 1944-1949, Paris, Fayard, 2014, p.96.