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Des sous-marins valant des millions alors que la pauvreté s’aggrave en Israël

David s'indigne de l'écart entre nos valeurs juives et l'inertie devant le nombre de pauvres dans le pays

Au vu du denier rapport sur la pauvreté en Israël, j’ai été saisi d’effroi, de tristesse et de pitié mais aussi de colère. De tels écarts de richesse dans notre jeune société sont indignes d’une nation qui se doit d’être un exemple pour les autres. Ces données sont même révoltantes.

Voici donc les chiffres majeurs de ce rapport effrayant ayant été publiés cette semaine par la sécurité sociale (bituah leumi).

Selon leur enquête, plus d’un million d’enfants israéliens vivraient dans la pauvreté, soit 35 % de l’ensemble de la population juvénile du pays. (20 % de l’ensemble de la population).

Parmi ces enfants dont la majorité sont nourris et subsidiés par les organismes volontaires, 40 % ont déclaré avoir réduit leur portion alimentaire au cours de l’année écoulée.

Par ailleurs, la moitié des adultes reconnus comme pauvres s’identifiaient il y a encore quelques années comme appartenant à la classe moyenne.

Les disparités économiques de notre jeune état font de nous un des plus mauvais élèves du club des pays développés de l’OCDE. Les résultats d’Israël sont comparables à ceux du Mexique ou des États Unis en terme d’écarts séparant les classes sociales. Une donnée alarmante surtout que ces deux derniers pays ne sont en aucun cas des exemples en la matière.

Notre système est en totale défaillance et nous sommes engagés sur une lente pente glissante qui risque de bientôt nous faire dégringoler.

La question se pose donc de savoir quel est donc ce modèle économique qui ronge et mine de l’intérieur notre délicat tissu social ?

L’état d’Israël, la nation juive, le peuple de la tsedaka peut-il se permettre de vivre dans une réalité économique ultra libérale et une économie de marché capitaliste sans limites ?

Je suis convaincu que c’est une énorme erreur de jouer ce jeu-là sans préserver les populations les plus démunies. Comment l’état peut-il se dédouaner de sa responsabilité vis-à-vis de ses propres citoyens ? À quel point notre gouvernement peut il refuser de voir et d’aider ces classes défavorisées qui vont chaque jour en s’appauvrissant davantage ?

Nous venons de dépenser des milliards pour nous armer de nouveaux sous-marins aux capacités nucléaires et d’avions de chasse derniers cris pour lutter contre des ennemis lointains alors que nous n’arrivons pas à faire face à une menace intérieure qui chaque jour fait croitre le sentiment d’insécurité de nos concitoyens.

Je suis outré, j’ai mal, cela me dégoûte. Nous sommes en pleine crise, nos valeurs ont été bradées pour des armes à plusieurs milliards de dollars alors que les bouches de nos enfants restent ouvertes et inassouvies.

C’est une dérive morale, un abandon, une incapacité de traiter le vrai problème qui menace notre fragile équilibre.

Heureusement qu’il existe en Israël de larges réseaux d’entraide civile caritative et humanitaire car sans ceux-ci la situation serait encore plus grave.

Il est encore temps de nous réveiller et d’œuvrer, pour réduire ces écarts outrageants, qui, faute d’être diminués deviendront demain notre pire cauchemar.

à propos de l'auteur
A l'age de 19 ans, David décide de quitter la Belgique pour venir s'installer en Israël. Après avoir servi l'armée, dans la brigade des parachutistes, il commence ses études au centre interdiciplinaire d'Herzlya (IDC) et y termine avec une maitrise en sciences politiques. Il a également étudié pendant deux ans, les arts de la scène au seminar hakiboutzim. Il est aujourd’hui enseignant à Ra’anana. Spécialisé dans le travail et la proximité avec les jeunes olim hadashim.
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