Daniele Saffar
Polack, donc angoissée, mais je me soigne:)

De l’égo et des toilettes

Illustration : Une cuvette de toilettes dans une salle de bains. (belchonock ; iStock via Getty Images)
Illustration : Une cuvette de toilettes dans une salle de bains. (belchonock ; iStock via Getty Images)

Etant donné que nous vivons actuellement dans un monde particulièrement fou, où l’on peut dire que les gens sont tombés sur la tête, je me suis dit que j’allais me concentrer sur les absurdités de notre petit pays, qui dans bien des cas reflètent les aberrations de la société moderne.

Quiconque a déjà passé un moment à la plage à Tel Aviv a dû à un moment ou un autre aller aux toilettes. Hélas, dans une grande majorité des cas, cette expérience peut s’avérer être traumatisante, à tel point que maintenant je prie à chaque fois que je dois me résoudre à y aller. Chaque passage génère chez moi des réflexions variées que je vais ici partager avec vous :

Tout d’abord, chez les femmes, pourquoi cette méfiance et ce besoin de faire pipi debout pour éviter d’être en contact avec la cuvette des WC ? Naïvement, j’ai tendance à penser que toutes les femmes qui vont à la plage (mais aussi dans les centres commerciaux etc…) se lavent, et donc ne représentent pas un risque de contamination de je ne sais quelle maladie honteuse. Je pense avec envie aux toilettes en Suisse ou en Allemagne, dans lesquelles on pourrait manger parterre, puis je suis vite rappelée à la réalité quand je m’aperçois qu’il n’y a plus de papier…

Pourquoi ce comportement si bestial dès que les gens sortent de chez eux ? La plage en fin de journée est une véritable poubelle, parce que les gens ne se donnent pas la peine de ramasser leurs détritus, ils laissent cela aux employés municipaux qui sont payés pour ça (“on ne va tout de même pas leur enlever le pain de la bouche en supprimant leur emploi.”). Cette posture leur donne un sentiment de supériorité et de magnanimité qui me semble totalement infondé.

Est-ce ce mépris qui provoque un manque de zèle dans l’entretien de ces fameuses toilettes ? Ou bien l’égo israélien légendaire qui abhorre la notion de service (je ne parle pas du service militaire). Il est trop visiblement évident qu’ego et service ne font pas bon ménage à la plage ni ailleurs dans le pays. Comment les réconcilier ? J’attends vos suggestions.

à propos de l'auteur
Je suis professeur d'anglais depuis 30 ans dont 6 en Israël. Ayant le sens de l'humour, j'aime rire de tout mais je m'insurge contre la bêtise et l'injustice. Je suis intéressée par le cinéma, le théâtre, les spectacles ainsi que les danses. En effet, je pratique les rikoudey am ( danse populaire israélienne) depuis 36 ans.
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