Crise des sous-marins France/US : Ne fais pas à autrui ce que….

La diplomatie française vient d’avoir des mots très durs suite à la rupture du contrat du ‘siècle’ concernant la vente de sous-marins à ‘l’Australie. Des expressions comme ‘coup de couteau dans le dos’, voire ‘trahison’ ont été utilisées par un gouvernement durement affecté par la duplicité de trois pays alliés : Les Etats-Unis, l’Australie et la Grande Bretagne.
La colère est amplement justifiée, le procédé est honteux, c’est la loi du plus fort qui l’emporte : ‘America First’ – au-delà de toutes considérations éthiques. Cependant ce n’est pas une trahison. Un acte de trahison est bien plus grave : si la France était en guerre et que l’un de ses alliés aidait militairement le camp adverse en sous main alors oui le qualificatif de ‘trahison’ serait approprié.
En juin 1967, au début de la guerre des Six jours, la France a décrété un embargo sur tous les pays en conflit. Euphémisme, car les belligérants arabes étaient massivement pourvus d’armes soviétiques alors que l’aviation israélienne était principalement constituée d’appareils français. Cet embargo s’il avait été respecté intégralement aurait pu mettre en danger l’Etat d’Israël dans les mois qui ont suivi le conflit car le besoin de pièces détachées pour son aviation était critique.
Israël a décidé d’abandonner l’armement Français au profit du matériel américain et en octobre 1973 ce sont les Phantoms américains qui ont joué un rôle de premier plan. Notons que la France, qui était un important pays d’exportation d’armes et principalement d’avions de chasse dans les années 1960, a vu ses ventes déclinées dans le domaine.
Il a fallu attendre février 2015 pour que la France puisse enfin exporter le ‘Rafale’ à d’autres pays. L’embargo français de 1967 a été perçu comme un acte de trahison.
Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse…