Comment reconnaître les candidats dangereux
Au début des années 70, régulièrement la presse quotidienne ou hebdomadaire titrait avec le mot « Juif » ou « Israël » à la Une, et ma grand-mère se précipitait pour acheter le quotidien ou hebdomadaire en question. Lorsqu’elle lisait et se rendait compte qu’elle n’avait rien appris, elle disait : « ils le savent, les Juifs ça fait vendre, et plus on parle des Juifs plus ils deviennent des cibles. »
Rien n’a changé, mais depuis le 7 octobre le phénomène s’est amplifié, et la vie politique française tourne en boucle autour des Juifs et d’Israël.
Alors que les élections européennes auraient du être l’occasion de débats au sujet d’une Europe s’accaparant tous les pouvoirs au détriment des peuples, d’une Europe soumise aux lobbys et aux puissances financières mondiales, d’une Europe incapable de réguler les flux migratoires qui mettent à mal les sociétés débordées, d’une Europe vue comme dirigée par une élite ignorante des souffrances des masses, toute la campagne s’est focalisée sur le conflit israélo-arabe qui a été importé à dessein pour faire du thème « Juif – Israël » la centralité d’une campagne dont l’objectif n’a jamais été d’aider ou de trouver des solutions pour les Arabes de Gaza ou Cisjordanie.
Les chaînes d’informations en boucle sont entrées dans ce jeu machiavélique de la course à l’audimat et ont enchaîné les débats autour de la dénonciation ou pas du Hamas comme organisation terroriste par le personnel politique. Et nous avons eu droit à des centaines d’heures, avec des députés, qui pour une grande majorité d’entre eux, ne connaissent rien au conflit israélo-arabe, venir sur les plateaux se justifier, feignant de ne pas comprendre que plus on parlera des « Juif – Israël », plus on catalysera l’antisémitisme.
Les élections législatives improvisées par Jupiter ramènent inexorablement le débat public sur les « Juif-Israël ».
Alors que ces législatives devraient être l’occasion de grands débats sur l’avenir de notre pays, le pouvoir d’achat, l’indépendance de l’économie, la dangerosité de la dette, la sécurité, l’immigration, les droits des Français et de leurs enfants, l’éducation, les services publics, les réglementations abusives, l’écologie, la justice et l’application des Lois, nous sommes encore ramenés à la question « Juif-Israël ».
Est-ce que le RN est un parti anti-Juif ? Est-ce que LFI compte des antisémites en son sein ? Se fondant sur la réponse positive aux deux questions précédentes : existe-t-il un risque pour que notre pays devienne une dictature?
Forts de ce que représente d’infamant l’antisémitisme dans la conscience de l’humanité, on comprend bien l’intérêt politique de ceux qui affublent de l’ignominieuse étiquette leurs opposants.
Pour ma part, je suis convaincu qu’il y a moins de racisme et d’antisémitisme dans la tête de Marine Le Pen que dans celles de beaucoup des « députés gauchistes » de LFI qui pensent parfois stupidement qu’en attaquant Israël on ne blesse pas les Juifs, qu’on ne les cible pas. Mélenchon, dont la culture est réelle, lui, le sait.
Pour faire peur, on nous ressasse la vieille rengaine des fondateurs historiques du Front National dont certains étaient effectivement d’authentiques collabos, faisant abstraction du ménage réalisé par Marine Le Pen, y compris en virant son père du parti.
Qui viendrait utiliser la francisque de Mitterrand ainsi que ses amitiés douteuses pour jeter l’opprobre sur le Parti Socialiste. Qui aurait rappelé au « centriste » Giscard les amitiés de son père, ou son éventuelle implication dans les réseaux de l’OAS. Qui viendrait rappeler à Hollande ou Madame Autain le passé de leur père ou grand-père ?
J’aimerais que mes compatriotes Juifs ne sur-réagissent pas à chaque phrase et commentaire, car il s’agit de pièges, qui sont mis en exergue par des perroquets de plateaux au service de l’audimat.
J’aimerais que dans une France plus apaisée, on invite sur le même plateau, l’Archevêque de France, le Grand Rabbin, et le Grand Mufti, afin de parler humanité, conscience du Divin, et fraternité.
J’aimerais que le peuple français ne soit pas sommé de prendre parti dans le conflit compliqué du Proche-Orient.
J’aimerais que mes compatriotes se préoccupent de leurs intérêts directs, et forgent une opinion sur les candidats des 577 circonscriptions en fonction de leur destin local, la vie du pays et l’avenir de leurs enfants.
Il y a des candidats de qualité dans chaque parti, et ceux-là ne mettent pas le sujet « Juif-Israël » au centre de leur campagne.
À l’inverse des Français juifs qui ont tous de la famille qui vit en Israël menacée par les théoriciens de la destruction de l’État Juif , pour l’immense majorité de nos concitoyens, ce conflit leur est étranger, et c’est normal.
À tous nos compatriotes quelle que soit leur religion ou s’ils n’en ont pas , je dis : votez !
Votez en conscience et soyez vigilants envers tous ceux qui placent le sujet « Israël-Juif » au centre de leurs préoccupations ou manifestations : ceux-là sont dangereux.