Comment le sionisme est-il devenu un mot si grossier ?
Durant mon enfance, dans la France des années 60, j’ai souvent entendu des conversations sur le sionisme et Israël lors de nos réunions de famille.
Je ne comprenais pas vraiment ce qui se disait sauf qu’il y avait toujours quelques membres de la famille qui parlaient d’Eretz Yisrael avec passion. Certains évoquairent même la possibilité d’un retour vers la terre Sainte. Le mot “sionisme” était à la fois un mot magique et mystique, qui interpellait les gens tout en les faisant rêver.
Il n’y eu jamais de mauvaise pensée, à part peut-être celles de quelques membres de ma famille qui étaient confortablement assimilés en France et n’auraient point songés à l’alyah. Aujourd’hui, en 2016, les mots “sionisme” ou “sioniste” sont devenus comme des insultes dans de nombreux milieux à travers le monde.
Les termes « sionisme » et « sioniste» ont été inventés en 1890 par l’activiste juif Nathan Birnbaum (1864 à 1937), qui a également joué un rôle important lors du premier congrès sioniste de 1897. Le mot « Sion » vient de l’hébreu tzion, une référence à Jérusalem et souvent, par extension, à la terre d’Israël elle-même (mot mentionné pour la première fois en 2 Samuel 5:7).
Selon l’érudit Mitchell Bard, le sionisme est : «Le mouvement national pour le retour du peuple juif dans sa patrie et le rétablissement de la souveraineté juive sur la terre d’Israël. D’autre part, le diplomate israélien, homme politique et historien Abba Eban, le définit ainsi : «Le sionisme n’est rien de plus – mais aussi rien de moins – que le sens de l’origine et la destination vers la terre éternellement liée au peuple juif.
Au fil des années, nous avons entendu parler de sionisme historique, politique, pratique, culturel et même chrétien. Aujourd’hui, on parle plus de l’anti-sionisme que du sionisme parce que le mot a reçu une nouvelle définition qui est très négative et chargée politiquement parlant.
Comment sommes-nous partis d’un « mouvement national pour le retour du peuple juif dans sa patrie et le rétablissement de la souveraineté juive sur la terre d’Israël » pour en venir à un mouvement synonyme d’ »occupation », de « colonisation » ou encore de « racisme » ?
Après les pionniers sionistes du début des années 1800, le peuple juif commença à revenir de toute la diaspora vers la terre d’Israël à la fin des années 40. Ils ont été attirés vers Israël pour des raisons très diverses : politiques, familiales, économiques ou même religieuses. Rien n’a arrêté personne. Puis arriva sur scène Yasser Arafat, l’OLP et la quête palestinienne pour l’autodétermination. Malheureusement, la cause palestinienne était une cause sans terre… il fallait bien que tout cela change !
« Attendez une minute ! Et si les Palestiniens étaient un peuple déplacé par les colons juifs qui ont volé leurs terres, les ont chassés et même tués ? Cette histoire pourrait fortement bien réussir ! » C’est peut-être ce qui passa par la tête de Yasser Arafat et ses acolytes. De ce fait, le sionisme commença à acquérir une mauvaise réputation. Il faudra plusieurs décennies pour que nous en arrivions à la réputation actuelle, qui a commencé à se propager au-delà du Moyen-Orient, dans le reste du monde occidental.
Pendant un certain temps, les dommages infligés au sionisme furent ralentis par un fort soutien de la part des chrétiens évangéliques connus sous le nom de « sionistes chrétiens ». Ces derniers ont fondé leur soutien envers Israël par conviction que la Bible parle de cette terre donnée au peuple juif par Dieu Lui-même. Ils ont également fait un lien prophètique très fort entre la fin des temps et Israël.
En Genèse 12:1-3 , passage que j’appelle « la politique étrangère de Dieu envers Israël », nous voyons que Dieu a fait une alliance avec Abraham, confirmée par Isaac (pas Ismaël) et Jacob. Dans cette Alliance, il donne au peuple juif l’accès à la terre de Canaan (Exode 13:11 ). Ce point est développé en Genèse 12:1-3, 7 ; 13:15 ; 17:7-8, 19 ; 25:5-6 ; 26:3 ; 28:3-4 ; 35:9-15 . L’antisionisme est tout simplement une tentative humaine cherchant à réécrire une Alliance entre Dieu et le peuple juif. Et de ce fait, il peut être considéré comme anti-biblique et voué à l’échec. Si Dieu a changé d’avis, cela fait de lui un menteur qui brise alors son Alliance.
Israël et le sionisme ont de nombreux ennemis, et pas seulement parmi les Palestiniens. L’Assemblée générale des Nations Unies adopta la résolution 3379 en 1975, dans laquelle a été déclaré que « le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale. » Il aura fallu seize ans pour que l’ONU révoque cette déclaration en 1991. Mais le mal est fait et il continuera à être infligé à Israël et au peuple juif. Aujourd’hui, de nombreux pays du Moyen-Orient continuent de considérer Israël comme un ennemi. Ils décrivent le sionisme en termes non équivoques :
• Ahmadinejad appelle à la destruction complète du régime sioniste.
• Khamenei estime que le réseau sioniste américain dicte les politiques, ce qui est un mensonge tiré tout droit d’un canular du siècle dernier connu sous le nom “Les Protocoles des Sages de Sion.”
• Le Hamas affirme que « le mensonge de l’Holocauste sioniste se désagrège avec d’innombrables holocaustes commis par les sionistes. »
Est-ce que les sionistes doivent être d’accord avec chaque décision prise par le gouvernement israélien ? Bien sûr que non ! Est-ce que les sionistes doivent systématiquement rejeter toute perspective de terre partagée entre Juifs et Palestiniens pour la paix ? Probablement pas !
Pourtant, ces déclarations (et beaucoup d’autres encore plus diffamatoires, prononcées par les ennemis d’Israël) sont arrivées dans l’Eglise évangélique. Le récit palestinien est devenu plus fort que le récit biblique. Les sionistes chrétiens d’hier sont transformés en chrétiens « Palestinianistes » politiquement correct. En conséquence, très peu parmi les évangéliques continuent de soutenir Israël. Le sionisme est véritablement devenu une insulte. Et pourtant la Bible n’a jamais changé.
Beaucoup de disciples de Yéchoua (Jésus) voient dans la Bible que Dieu n’en a pas fini avec Israël. Ils y voient un avenir glorieux pour le peuple et la terre. Bien que leur nombre soit en baisse, ces gens sont toujours appelés sionistes chrétiens car ils reconnaissent le droit biblique d’Israël à la terre ainsi que le droit de retour pour le peuple juif. Le sionisme chrétien est une cause noble et fait partie de ce que chaque chrétien doit promouvoir car Dieu lui-même a déclaré cette vérité dans Sa Parole.
Les fondements du sionisme ont été créés par Dieu dans le livre de la Genèse. Il continue à passer à travers la tapisserie de l’histoire juive comme un fil ininterrompu. Le sionisme existe depuis longtemps et nous ne pouvons pas nier que Dieu a utilisé des gens comme Theodore Herzl, Achad Ha’am, Eliezer Ben Yehuda, Chaim Weizmann, David Ben-Gourion, Golda Meir et bien d’autres afin de promouvoir davantage le droit à la terre d’Israël pour le peuple juif. Ce que Dieu a créé, personne ne peut le détruire (Jérémie 31:35-37 ).