Champion, mon Frère musulman

SEMMO – Savoir Écouter les Maux du Moyen-Orient numéro 28
Abbas reconnait les objectifs importants que le Hamas a atteint le 7.10 – Boucliers humains ou sacrifices humains ? – Révélation publique de sites nucléaires iraniens dissimulés.
Info n°1 : Champion, mon Frère musulman
Dimanche 1er juin, Mohamed Sabry Soliman, 45 ans, citoyen égyptien résident des États-Unis avec sa famille depuis août 2022, bénéficiaire d’abord d’un visa de 6 mois arrivé à expiration et prolongé par suite d’une demande d’asile, s’est attaqué à des personnes âgées, dont un survivant de la Shoah, à Boulder dans le Colorado. Cette attaque était préméditée, ce d’autant plus facilement que les personnes âgées en question se réunissaient toutes les semaines au même endroit pour évoquer le sort des otages du Hamas enlevés le 7 octobre 2023.

Mohamed Sabry Soliman aurait bien mené son attaque plus tôt, mais il avait préféré attendre que sa fille soit diplômée du lycée afin de ne pas causer l’interruption de ses études scolaires.
Il était sans doute assuré que l’ensemble des otages du Hamas n’allaient pas être libérés de sitôt, et que les rassemblements hebdomadaires continueraient à se tenir encore longtemps.
Cette considération vis-à-vis de l’éducation de sa fille doit être mise en rapport avec le message que Soliman a enregistré juste avant l’attaque : sous influence des Frères musulmans selon la presse égyptienne[1], Soliman a déclaré que son amour pour Allah était plus grand que celui qu’il éprouvait pour les membres de sa famille.
Allah est plus grand que tout. Ni les sionistes, ni l’Amérique, ni la Grande-Bretagne, ni la France, ni l’Allemagne ne doivent être craints. Seul Allah doit être craint. Je déclare à ma mère, à ma femme, à mes enfants, à mes frères, à mon peuple : j’atteste devant Allah et devant vous que j’aime plus Allah, son Prophète, le djihad pour Allah que je ne vous aime vous et le monde entier.
Soliman aurait voulu acquérir une arme à feu pour commettre sont attentat, mais son statut d’illégal au regard de l’administration américaine l’en a empêché. Il s’est alors retourné vers la solution des coktails molotov.
Ses victimes ont été brûlées à des degrés divers. Aux cris de « Free Palestine », et dans l’objectif de « tuer tous les sionistes et souhaitant qu’ils soient tous morts », Soliman n’a que des mots positifs à la bouche : amour d’Allah, Allah est le plus grand, il aime Allah plus que sa famille.
Seuls ses actes sont pleins de haine : vouloir tuer tous les sionistes, tenter de brûler des personnes âgées qui manifestent pacifiquement en faveur de civils tenus cruellement en otage depuis plus de 600 jours.
Apprenons de là à ne pas se laisser berner par des paroles. Seuls les actes et les intentions sont déterminantes.
Ainsi, une semaine après que le rapport sur l’entrisme des Frères musulmans en France soit rendu public, quelques heures après que le PSG du Qatar, ce pays dont l’objectif est de diffuser l’islam des Frères musulmans dans le monde, ait gagné un match, Emmanuel Macron a voulu exprimer sa joie par le message « Champion, mon frère ». Alors oui, ce « frère » est sans doute musulman. Il est impossible de croire à une coïncidence, mais ce ne sont que des paroles. Ce sont les actes d’Emmanuel Macron qui seront déterminants dans les prochaines semaines. Il sera alors intéressant, comme pour l’assassin du Colorado, de les interpréter à l’aune de ses mots préalables.
Pour en savoir plus : https://www.memri.org/tv/boulder-co-firebomber-sabry-soliman-video-declaration-jihad
Info n°2 : Mahmoud Abbas reconnait que le Hamas a atteint des objectifs importants en commettant le massacre du 7 octobre
Mahmoud Abbas, le Président de l’Autorité palestinienne, n’a jamais condamné les massacres du 7 octobre 2023 commis par les membres du Hamas et par les civils gazaouis qui les ont accompagnés. Mais on sait maintenant qu’il les a même trouvés positifs. Le quotidien officiel palestinien Al-Hayat Al-Jadida a publié le 1er juin 2025 une interview de Mahmoud Abbas réalisée an août 2024.
À la question posée par l’intervieweur : « Quelle est votre réaction à l’attaque du 7 octobre 2023 et à ses conséquences ? », Mahmoud Abbas a apporté les réponses suivantes :
Le Hamas a atteint des objectifs importants.
L’attaque du 7 octobre, les 1200 morts, les 250 otages, ont permis de secouer les fondations de l’entité d’Israël.
L’attaque du 7 octobre a permis d’exposer que l’armée d’Israël n’est pas invincible.
Aussi importants qu’aient été les objectifs du Hamas, ils ne sont pas comparables aux souffrances que les Gazaouis endurent.

Autrement dit, le Président de l’Autorité palestinienne que la communauté internationale voit comme l’institution représentant les Palestiniens lors de la conférence de l’ONU initiée par la France et l’Arabie Saoudite qui était prévue du 17 au 20 juin 2025, ne voit que des aspects positifs au pogrom du 7 octobre 2023.
À part les conséquences négatives sur la population gazaouie, rien ne lui fait regretter que ce massacre ait eu lieu. Rien ne lui fait regretter que les otages israéliens ne soient toujours pas libérés. Rien ne lui fait regretter que le Hamas s’obstine à ne pas déposer les armes, se rendre, ni restituer les otages inconditionnellement.
Malgré cela, le monde en général, la France en particulier, estiment nécessaire de reconnaitre l’État palestinien. L’histoire contemporaine prouve que, tant un territoire dont Israël s’est complètement retiré en 2005 (Gaza sous le contrôle démocratiquement élu du Hamas), qu’un territoire auquel une autonomie fut accordée par les accords d’Oslo (les zones A et B de Judée-Samarie sous contrôle de l’Autorité palestinienne également démocratiquement élue), ne visent rien d’autre que la destruction pure et simple d’Israël.
Au vu de cette histoire contemporaine, il est donc bien sûr impossible d’accorder le bénéfice de la bonne foi à tout pays occidental qui s’obstinerait à imposer à Israël la « solution à deux États ».
Le Hamas d’un côté, Mahmoud Abbas de l’autre, ne devraient laisser aucun doute. Et si certains en ont encore, ils devraient écouter les Israéliens de toutes origines, qui sont plus de 4 sur 5 à s’opposer à la création d’un État palestinien[2].
À moins que, les organisateurs de cette conférence de l’ONU n’aient en fait pas d’autre objectif que d’apaiser leur population locale musulmane. N’oublions pas que le rapport sur l’entrisme des Frères musulmans en France, recommandait que celle-ci reconnaisse un État palestinien dans ce seul but.
D’ailleurs, si on parle d’apaisement, ce n’est bien sûr rien d’autre qu’a recherché Mahmoud Abbas en écrivant à Emmanuel Macron le 10 juin 2025[3], une semaine avant la conférence de l’ONU. Apaiser Emmanuel Macron n’était pas une tâche bien difficile : il lui a suffit d’écrire dans cette lettre que « ce qu’a fait le Hamas le 7 octobre 2023 est inacceptable et condamnable ».
Il ne va pas jusqu’à revenir sur son interview du mois d’août 2024, bien sûr, et surtout, il ne parle pas de « massacre ». Donc, si cela est condamnable, d’une part cela ne veut pas dire qu’il le condamne (ce qui d’ailleurs serait incohérent avec le fait qu’il lui ait reconnu une vertu précédemment), d’autre part, il ne dit pas pourquoi cela serait condamnable : pour des raisons morales, parce qu’on ne tue pas cruellement des bébés et des vieillards sans défense, ou bien parce que cela a entrainé des souffrances trop importantes pour les Gazaouis ?
Parions qu’Emmanuel Macron sera apaisé et convaincu de la bonne foi de Mahmoud Abbas, et qu’il sera, à nouveau, le hérault de la naïveté occidentale face aux promesses bon-marché de certains dirigeants arabes en général, du dirigeant de l’Autorité palestinienne en particulier.
Ces promesses, rappelons-le, ne peuvent pas être vues par un esprit sain et averti, comme autre chose qu’une preuve d’opportunisme, voire comme le résultat d’une pression exercée par la France quelques jours avant le sommet de l’ONU. Une couche de peinture rapidement passée sur le mur de la haine des Juifs, du négationnisme de la Shoah, des louanges du massacre du 7 octobre, ne peut pas être prise au sérieux par quelque homme d’État qui se respecte, même s’il s’appelle Emmanuel Macron.
Israël, au lieu d’être soutenu par les nations qui se prétendent défenseurs de la morale, des Droits de l’Homme, des valeurs humanitaires, continue d’être cloué au pilori, boycotté, insulté. Ces nations prolongent par là une guerre pourtant défensive et morale, ce qui a pour effet non seulement de renforcer les terroristes et leurs soutiens mais aussi d’encourager les preneurs d’otages à ne pas les libérer. Et de fait, la fin des combats à Gaza s’en trouve retardée.
Pour en savoir plus : https://palwatch.org/page/37167
Info n°3 : boucliers humains ou plutôt « sacrifices humains » ?
Fereydoon Abassi, ex-dirigeant de l’Organisation de l’Energie atomique iranienne, a accordé le 26 mai 2025 une interview à SNN.IR, un organe de presse iranien. Ce n’est pas un mollah extrémiste aveuglé par sa croyance religieuse islamique.
Selon lui, la fabrication d’une bombe nucléaire iranienne ne dépend pas d’un facteur temps, mais simplement du fait que l’ordre en soit donné. L’uranium enrichi à 90% dont l’Iran dispose à l’heure qu’il est, ainsi que la technologie du détonateur qui est déjà maitrisée, suffisent, selon lui, à faire exploser une bombe nucléaire.

Fereydoon Abassi précise sa menace :
Les sionistes qui sont restés [en Israël] sont les sionistes les plus extrémistes. Ceux qui veulent émigrer doivent le faire maintenant. Si le régime sioniste attaque ou menace le front de la Resistance (…) aucun lieu situé à l’intérieur du régime sioniste [c’est-à-dire Israël], ne pourra être considéré comme immunisé, qu’il soit peuplé ou non. [Tout le peuple] est complice de meurtres, parce qu’il a choisi rester [en Israël] pour soutenir le régime. Le Front de la Résistance, le monde islamique, et tous les combattants de la liberté du monde doivent demander leur élimination.
Ce discours d’appel au génocide des « sionistes d’Israël », devrait être pris au sérieux pour plusieurs raisons :
- Les négociations actuelles sur le nucléaire iranien[4] – que les États-Unis de Trump semblent trop désireux de conclure à tout prix – rappellent la naïveté religieuse d’obédience messianique dont l’administration Biden faisait déjà preuve en 2021. Un éventuel accord ne peut reposer que sur un démantèlement complet et contrôlé des capacités militaires offensives iraniennes, nucléaires ou non. La volonté génocidaire du pouvoir iranien en place est telle qu’un accord ne peut s’appuyer sur une quelconque bonne volonté. Il doit reposer entièrement sur une incapacité technique à attaquer Israël, ses voisins, l’Europe ou les États-Unis. Proférer des menaces d’éradication d’un pays ne doit pas pouvoir se faire sans conséquences.
- Il constitue un appel international à l’égard du monde musulman du monde entier et des « combattants de la liberté ». Il faut comprendre par-là que l’Iran encourage et se sent soutenu par les mouvements contestataires des pays occidentaux qui « luttent pour Gaza » et pour « la libération de toute la Palestine ».
- Comme le Hamas montre tous les jours qu’il est prêt à sacrifier la population gazaouie en l’utilisant comme bouclier humain, la République islamique d’Iran est prête aussi à sacrifier les Musulmans qui sont présents entre « le fleuve et la mer » si cela permet d’éradiquer Israël. Aussi avancés soient-ils, les scientifiques iraniens n’ont pas inventé d’arme nucléaire qui sache n’atteindre que les sionistes tout en préservant les Musulmans.
Pour en savoir plus : https://www.memri.org/tv/iran-fereydoon-abbasi-small-nukes-threat-to-west-israel
Info n°4 : En Iran, révélation de sites cachés produisant des armes nucléaires iraniens. Mais la France continue publiquement à exclure toute solution militaire.
Le CNRI – Conseil National de la Résistance Iranienne[5] est une coalition d’organisations iraniennes démocratiques. Il lutte pour un Iran démocratique, qui prône la liberté de culte, le droit des femmes, la défense des minorités nationales.
Il vient de révéler que la République islamique d’Iran disposait d’un programme secret de développement nucléaire. Il indique qu’il en a obtenu les preuves par des sources situées en Iran.
Ce programme secret nommé « Plan Kavir » dispose d’au moins six localisations souterraines dans la Province du Semnan. Il est dirigé par le ministère de la Défense et par les Gardiens de la Révolution. Il se place dans la succession du « plan Amad », un plan secret également, qui avait été officiellement abandonné en 2004.
Un des sites, Sharhad, serait un site de lancement de missiles à combustible solide, et non pas un site de lancement de satellites comme cela est prétendu. Un autre site aurait développé la technologie des détonateurs à fil explosant, un système utilisé exclusivement pour déclencher la détonation d’armes nucléaires.
Le CNRI a une longue expérience dans le domaine de la révélation de projets dissimulés par le pouvoir des Mollahs. En 2002, il avait déjà révélé l’existence de l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz et celle de l’usine d’eau lourde d’Arak. En 2003, c’est le site de recherche technologique nucléaire de Lavizan-Shian qui avait été révélé.
C’est d’ailleurs ce site que l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) a révélé en mai 2025, comment leur ayant été dissimulé par les autorités iraniennes.

Cette information, ainsi que la précédente, devraient jouer un rôle déterminant pour ceux qui négocient aujourd’hui avec la République islamique d’Iran, afin que leur projet de développement d’armement nucléaire soit abandonné. Rappelons que les États-Unis, au moment où ces lignes sont écrites, continuent de prôner la voie de la négociation tout en menaçant que si elles n’aboutissaient pas, d’autres options (c’est-à-dire militaires) seraient employées.
La France, qui dans cette négociation, tient le rôle du pays occidental le plus important après les États-Unis, répète à l’envi que l’Iran ne devrait pas disposer d’arme nucléaire, mais « qu’il n’y avait pas de solution militaire »[6] à ce problème. Pour elle, seules les sanctions économiques doivent être appliquées.
Même si cela était vrai, même s’il s’agit réellement de la politique de la France, n’est-ce pas la plus grande des idioties que de le déclarer publiquement ? N’est-ce pas la règle de base en négociation : ne pas révéler son jeu à la partie adverse ? À moins que la partie adverse, pour la France, ne soit pas l’Iran. La partie adverse, pour la France, n’est-elle pas devenue la « rue arabe » française, celle qu’il faut apaiser ?[7]
Pour en savoir plus : https://www.iranintl.com/en/202506102992
Pour voir la conférence de presse du CNRI: https://www.youtube.com/watch?v=a1HAjvHFerI&t=2255s
–
[1] https://www.jpost.com/international/islamic-terrorism/article-856304
[2] https://www.israelhayom.com/2025/04/08/81-of-israeli-public-opposes-palestinian-state/
[4] NDLR : article rédigé avant le début des frappes israéliennes sur les infrastructures nucléaires iraniennes.
[5] https://fr.ncr-iran.org/sur-le-cnri/le-conseil-national-de-la-rstance-iranienne-cnri/
[7] Rappelons que le rapport gouvernemental sur l’entrisme des Frères musulmans et de l’islamisme en France, préconisait que la France devrait reconnaître un État palestinien dans le but « d’apaiser les Musulmans de France ».