Cela nous aurait suffi. Dayénou !

Après le massacre de type pogrom nazi du 7 octobre 2023 en Israël commis par le Hamas, qui a entrainé la mort de 1 400 personnes dans des conditions de cruauté et de barbarie sans précédents, nous, les Israéliens, avons eu une impression de trop-plein ad nauseam : trop de morts, trop de cruauté, trop de décapitations, trop d’otages, trop d’enfants… trop de dégoût.

Il y a aussi ce qui nous a manqué.

S’il y avait eu quelques manifestations de populations musulmanes, arabes, de militants pro-palestiniens n’importe où dans le monde pour dire que cette fois, le Hamas est allé trop loin.

Si les manifestants en faveur du Hamas, en faveur de Gaza, avaient attendu ne fut-ce qu’une semaine après la date du massacre, pour manifester dans les rues des grandes villes du monde.

Si ces manifestants s’étaient contentés de proclamer des slogans en faveur des populations civiles, en éliminant les slogans purement antisémites.

Si ne fut-ce que quelques militants palestiniens dans le monde avaient remis en cause, même partiellement, le paradigme de leur revendication, en conséquence de la barbarie du Hamas.

Si l’écrivain Tahar Ben Jelloun, qui a dû se sentir bien isolé après la publication le 13 octobre 2023 de son article intitulé : « Le 7 octobre, la cause palestinienne est morte assassinée »[i], n’avait pas remis sa pendule à l’heure du monde musulman six jours plus tard, en affirmant qu’Israël planifiait littéralement le génocide des Palestiniens.[ii]

Si le Président de l’Association Arabe de la Propriété Intellectuelle, Dr Talal-Abu Ghazaleh, avait pu s’abstenir, après le massacre du 7 octobre 2023 d’affirmer que si Hitler n’avait pas « fini le travail » d’extermination des Juifs, c’était pour qu’on puisse prouver à l’avenir à quel point ce « travail » avait été utile [iii].

Cela nous aurait suffi.

Si le monde entier en général et le monde musulman en particulier avaient attendu ne fut-ce que 24 heures avant d’accuser Israël de génocide pour cause de bombardement d’un hôpital à Gaza.

Si l’Union Européenne n’avait pas attendu qu’il soit démontré que cet hôpital a en fait été bombardé par le Djihad Islamique, pour dire que le nombre de victimes n’était pas de 500, mais plutôt de quelques dizaines tout au plus.

Si le Président Biden, admettant qu’Israël n’était pas responsable du bombardement de l’hôpital à Gaza le 17 octobre 2023, avait désigné les auteurs du tir, à savoir le Djihad Islamique comme ce qu’ils sont réellement et pas comme « l’autre équipe », « the other team » comme s’il s’agissait d’une banale épreuve sportive.

Cela nous aurait suffi.

Si le Président Biden ne traitait pas Israël comme un enfant turbulent mais comme un partenaire stratégique qui défend non seulement ses propres intérêts mais aussi ceux des États-Unis et du reste du monde occidental.

Si ce même Président Biden était resté silencieux quand on lui a demandé s’il allait faire pression sur Israël pour retarder l’incursion terrestre dans Gaza afin de laisser l’opportunité de libérer d’autres otages.

Si le Hamas avait libéré le 20 octobre 2023, en plus de deux otages américains, ne fut-ce que deux autres otages parmi les plus fragiles, comme des jeunes enfants ou des personnes âgées.

Si le Président Macron avait estimé qu’il était finalement utile qu’il se rende en Israël dans les deux semaines qui ont suivi le massacre du 7 octobre 2023, à l’instar de nombre de ses homologues du monde démocratique[iv]

Cela nous aurait suffi.

[i] https://www.lepoint.fr/monde/tahar-ben-jelloun-le-7-octobre-la-cause-palestinienne-est-morte-assassinee-13-10-2023-2539137_24.php#11
[ii] https://fr.le360.ma/societe/la-cause-palestinienne_OAVMR6KLRFENFDMDZSIEPADJIM/
[iii] Voir cette interview sur https://www.youtube.com/watch?v=Xy-aX_1eb8c&t=6s Que les mots « propriété » et « intellectuelle » soient associés à cet homme, est une honte pour une profession humaine par excellence.
[iv] Voir à 3:35, https://www.youtube.com/watch?v=AppezLXfISc

à propos de l'auteur
Laurent souhaiterait partager ses observations de la vie israélienne et française à travers son regard de Juif français devenu israélien en 2008. Il a pris l'habitude de regarder et analyser les phénomènes politiques, culturels, religieux, géopolitiques, sous un regard différent de celui qu'on a l'habitude de voir. En effet, avant d'arriver en Israël, il a vécu en France, en Allemagne, en Belgique et au Royaume Uni. Il observe les phénomènes humains avec un très large point de vue, puisant dans son expérience de vie et dans son désir d'écrire. Laurent a passé son enfance en Allemagne, fait ses études de management en Alsace et passé sa carrière professionnelle au Royaume-Uni, en France, en Belgique, en Israël.
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