Ce matin sur Tel Aviv
Ce matin sur Tel Aviv,
Il fait chaud mais la lumière est éteinte.
Le ciel est si blanc qu’on n’y voit plus les nuages.
Les cœurs étaient en habits d’été mais soudain, ils ne savent plus comment s’habiller.
Ce matin sur Tel Aviv,
Tout est normal et ne l’est pas.
On circule en trottinette, on promène son chien et sa peine, on boit des cafés et on fait comme si on y pense pas.
On hésite à en parler, on n’en parle pas mais sans en parler, on ne parle que de ça.
On entend une ambulance et on sursaute sans se le dire.
On se parle sans se parler. On s’écoute pas car notre cerveau n’est pas disponible.
« Je devais sortir hier »
« C’est mon bar préféré »
« C’est en bas de chez moi »
On fait comme si. On en a vu d’autres. On a l’habitude. On est forts.
Ce matin sur Tel Aviv, on fait comme si.
On se prend en photo et on regarde les autres jouer à la vie.
On rit mais on se force un peu. On n’a pas très faim mais on mange quand même. Ce matin sur Tel Aviv.