Azerbaïdjan : un allié stratégique

© Stocklib / alekstaurus
© Stocklib / alekstaurus

Je ne souhaite pas évoquer dans cet article le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie car je l’ai déjà fait dans un précédent article.

Mon propos portera sur l’importance stratégique de l’Azerbaïdjan pour les pays occidentaux.

Ce pays d’une superficie de 86 000 km carrés avec une population de 10 205 000 habitants, a de nombreuses frontières avec des pays qui, s’ils ne sont pas tous en guerre directement avec l’occident, sont considérés comme non amicaux.

Ainsi l’Azerbaïdjan a des frontières de 611 km avec l’Iran, de 284 km avec la Russie et de 322 km avec la Géorgie.

Membre du Conseil de l’Europe depuis 2001 et principal partenaire de l’OTAN dans le Caucase, l’Azerbaïdjan a mis le cap sur l’Occident malgré les pressions de la Russie et de l’Iran.

L’Azerbaïdjan dérange les Mollahs de Téhéran car même s’il est peuplé à 90% de musulmans chiites, ce pays est laïc. De plus, Bakou, a noué une entente sans complexe avec Israël.

Depuis de nombreuses années, Bakou fait barrage à l’islamisme radical et a fait partie de la coalition contre Daesh.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, de nombreux commentateurs ont estimé que les récentes difficultés de la Russie sur le champ de bataille et son isolement économique sans précédent font de l’Azerbaïdjan un allié essentiel, tant économique que stratégique, des occidentaux.

Dans une lettre de félicitations adressée au Président américain Joe Biden à l’occasion du jour de l’indépendance, le 4 juillet, M. Aliyev, Président de l’Azerbaïdjan, s’est félicité d’une plus grande implication occidentale en Azerbaïdjan.

L’implication occidentale doit s’intensifier dans le Caucase du Sud car c’est une région hautement stratégique en termes de sécurité énergétique et d’accès à l’Asie centrale.

Il y a bien sûr la guerre avec l’Arménie mais nous observons que des négociations plus ou moins discrètes existent entre ces deux pays. La paix fera que l’Arménie soit plus forte économiquement et que l’Azerbaïdjan concentre son armée contre l’islamisme radical.

La guerre en Ukraine nous montre que les alliances économiques et stratégiques évoluent, que le Caucase du Sud doit, pour le bien des occidentaux, redevenir une terre de paix et que l’Azerbaïdjan, qui est à la charnière des mondes occidental, oriental et asiatique, devrait être davantage pris en considération par les gouvernements occidentaux. Pour cela l’Occident doit contribuer à une paix durable dans la région.

à propos de l'auteur
Eric Gozlan est co-directeur de l'International Council for Diplomacy and Dialogue . il est Conseiller diplomatique de plusieurs gouvernements Son dernier ouvrage est : Extrémisme et radicalisme : pistes de réflexion pour en sortir. Éric a toujours été intéressé par le social et les relations intrernationales. Il a été nommé il y a peu par le roi des Roms ambassadeur de sa cause pour la France et a reçu la médaille de la paix en Roumanie et celle de la Belgique Il a participé à de nombreux colloques sur la paix en Corée, Russie, Etats-Unis, Bahreïn, Belgique, Angleterre, Italie, Roumanie… Eric Gozlan écrit dans plusieurs revues dont le Nouvel Observateur en France, Times of Israël en Israël et a publié dernièrement, suite à une demande du Vatican, une étude sur l’apostasie dans le Judaïsme
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