Assassinat d’une des expériences démocratiques les plus remarquables des temps modernes

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'entretenant avec le ministre israélien de la Justice Yariv Levin lors d'une conférence gouvernementale au bureau du Premier ministre à Jérusalem le 28 mai 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'entretenant avec le ministre israélien de la Justice Yariv Levin lors d'une conférence gouvernementale au bureau du Premier ministre à Jérusalem le 28 mai 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Bien entendu, chacun a ses problèmes. Et on ne peut pas tous, s’occuper de tous les malheurs du monde. Mais tout de même. On est en train d’assassiner une des expériences démocratiques les plus remarquables des temps modernes. On est en train de tuer la démocratie israélienne. Qui, en plein milieu régional aussi hostile politiquement qu’économiquement, en dépit de guerres multiples, s’est créée, enracinée, développée, stabilisée. Est devenue, miraculeusement, une démocratie classique, avec toutes ses vertus… et tous ses défauts. On est en train de la transformer subrepticement, traitreusement, en théocratie raciste, extrémiste, liberticide.

Bien entendu, avec ces juifs, on peut s’attendre à tout. C’est la chanson récurrente. Entonnée plus ou moins haut. Mais tout de même. Israël, justement, a extrait la notion de « juif » du ghetto mental où elle se trouvait confinée depuis deux millénaires. Pour la normaliser. Et même, pendant sa période initiale, pour la rendre remarquable, admirée. Une admiration, il est vrai ternie par le cercle infernal du conflit israélo-palestinien dans lequel elle s’est embourbée. Mais justement. L’OPA théocratique en cours ôtera toute chance de sortie de cet engrenage mortel.

Help ! Au secours ! SOS !

La communauté internationale, qui s’en est tant donnée à cœur joie, pendant tant de siècles, pour vilipender, hacher menue,  une communauté juive qui, en fait, a tant donné à l’humanité toute entière, devrait de sentir obligée d’empêcher ce forfait.

Les Etats-Unis, pour diverses raisons certes, sont à l’avant-poste de défense du bon contre le méchant. Mais l’Occident tout entier, l’Europe en particulier, et la France au premier rang, devraient les rejoindre dans une obligation de sauvetage.

Venant ainsi rejoindre, consolider le mouvement de révolte patriotique interne, d’une majorité de la population israélienne, enfin réveillée d’une léthargie trop longue. Car, sans ce renfort, le pire est possible, sinon probable. Soit sous forme d’un affrontement fratricide sanglant, soit sous forme d’une victoire rampante de l’hystérie extrémiste. Et, dans les deux cas, avec la disparition d’un miracle démocratique doublement symbolique.

à propos de l'auteur
Fort d'un triple héritage, celui d'une famille nombreuse, provinciale, juive, ouverte, d'un professeur de philosophie iconoclaste, universaliste, de la fréquentation constante des grands écrivains, l'auteur a suivi un parcours professionnel de détecteurs d'identités collectives avec son agence Orchestra, puis en conseil indépendant. Partageant maintenant son temps entre Paris et Tel Aviv, il a publié, ''Identitude'', pastiches d'expériences identitaires, ''Schlemil'', théâtralisation de thèmes sociaux, ''Francitude/Europitude'', ''Israélitude'', romantisation d'études d'identité, ''Peillardesque'', répertoire de citations, ''Peillardise'', notes de cours, liés à E. Peillet, son professeur. Observateur parfois amusé, parfois engagé des choses et des gens du temps qui passe, il écrit à travers son personnage porte-parole, Jonathan, des articles, repris dans une série de recueils, ''Jonathanituides'' 1 -2 - 3 - 4.
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