Après les belles paroles à Washington Netanyahu devra passer aux actes

Au moment où Paris célèbre en grande pompe les Jeux Olympiques, et que l’esprit de solidarité et de fraternité plane sur les athlètes du monde entier, le Hezbollah choisit de cibler un terrain de football situé dans un village druze au nord du plateau du Golan. Le bilan est lourd et douloureux : 12 enfants sont tués sur le coup et une vingtaine d’adolescents sont blessés gravement. Devant l’affreuse tragédie, la milice chiite se dérobe lâchement de toute responsabilité, sachant parfaitement que les druzes représentent une forte communauté au Liban, et que les conséquences seront graves sur tous les plans.
Comment le monde libre peut-il être indifférent, insouciant des attaques meurtrières quotidiennes lancées par le Hezbollah depuis le 7 octobre 2023 ? Pire encore, comment peut-on « justifier » cette attaque contre des enfants par le prétexte macabre que le village druze de Majdal Shams est situé sur le Golan, « territoire occupé » par Israël depuis 1967 ?
Le terrible massacre a eu lieu au moment où Netanyahu achevait ses rencontres diplomatiques à Washington. Rappelons qu’en 2023, durant les manifestations de rue contre la réforme judiciaire, le président Biden avait refusé de recevoir Netanyahu à la Maison Blanche… Aujourd’hui, il est accueilli avec tous les égards, tel un chef d’État ami et allié.
Malgré toutes les critiques, les protestations et la froideur de nombreux députés et sénateurs démocrates, Netanyahu est probablement satisfait de son voyage aux États-Unis. Il a accompli une mission importante et délicate dans une Amérique en pleine campagne électorale, même s’il n’a pas obtenu le feu vert de poursuivre les combats de Tsahal jusqu’à la victoire totale. Après l’attaque du Hezbollah, la Maison Blanche a réaffirmé son « soutien indéfectible » à l’État juif, tandis que l’Union Européenne, comme de coutume, demande une enquête internationale…
L’enquête israélienne n’était-elle pas crédible ? Ne prouve-t-elle pas clairement que la roquette de 50 kg d’explosifs lancée par le Hezbollah est « made in Iran » et que seule la milice chiite l’utilise dans la région ?
La mission d’un Premier ministre israélien est sans doute la plus difficile, la plus complexe et la plus ingrate de la planète. Devant un Congrès en délire, dans un brillant discours, salué chaleureusement par des multiples salves d’applaudissements rythmés, Netanyahu a réussi à exposer dans ce « grand show hollywoodien », un tableau réel de la situation sur tous les fronts. Certes, il n’a pas suffisamment insisté sur la détresse des otages, et n’a pas clarifié sa vision d’après la guerre, mais le discours dans son ensemble a été remarquable, et les messages ont été transmis clairement à tous les représentants de la nation américaine, mais aussi aux pays arabes et à l’Iran.
Benjamin Netanyahu est un orateur inné et sans doute le meilleur porte-parole de l’État juif. Fils d’historien, il lie toujours la situation actuelle avec l’Histoire de notre peuple. Le passé est devant lui et l’avenir n’est jamais assuré.
En effet, depuis la nuit des temps, le lien entre la terre d’Israël et la nation juive est inséparable, mais seuls les Palestiniens et l’Iran le contestent. Ils se bercent d’illusions et s’obstinent à jouer le va-tout en s’éloignant à chaque fois de la paix et en risquant la ruine totale.
Cependant, dans les circonstances actuelles, le pragmatisme et la sagesse prévalent, Netanyahu devra donc évoluer dans ses pensées, et refuser de rêver un jour du Grand Israël, comme le souhaitent ardemment les partenaires extrémistes de sa coalition.
Contrairement à l’opinion européenne et particulièrement française, la majorité écrasante des Américains approuve chaleureusement les grandes lignes de la politique israélienne. Elle s’oppose farouchement au Hamas et à l’Iran, et agit contre la déligitimation de l’État juif. C’est un atout considérable et un gage de sécurité que nous devons sauvegarder.
En dépit de la rencontre chaleureuse avec Trump en Floride, et de l’accueil glacial de Kamal Harris à la Maison Blanche, Netanyahu a manœuvré intelligemment afin de ne pas intervenir directement dans les délicates affaires intérieures. Il a réussi à rencontrer amicalement le président sortant Biden et les deux candidats aux élections présidentielles. Une première pour un leader étranger dans une campagne électorale américaine.
Dans ce contexte, il est bien triste de constater le cynisme de certains journalistes, et la bassesse de quelques commentateurs, qui ne distinguent jamais entre l’important et le futile. Ils focaliseront toujours leurs analyses insidieuses sur des commérages et des faits insignifiants qui concernent la famille Netanyahu.
La critique est bien facile et cela n’engage à rien. Par contre, la responsabilité du Premier ministre de l’État juif est immense face aux menaces et aux défis, surtout dans ces moments difficiles que nous traversons. Bien que la critique constructive est importante, et quoique que nous pensions de la personnalité et la conduite de Netanyahu, nous devons nous abstenir de l’attaquer vulgairement durant un voyage si crucial à l’étranger.
Depuis la nuit des temps, le peuple juif a connu de multiples conflits fratricides. Le mouvement sioniste a plongé longtemps dans des débats houleux et graves. Aujourd’hui encore, les querelles sont omniprésentes et souvent dépassent tout entendement. Il est bien temps de mettre aux vestiaires : la haine, la jalousie, l’envie, la violence verbale, et nos disputes inutiles.
Actuellement, les États-Unis semblent enfin réaliser que l’État juif est vraiment leur seul allié fidèle de la région, et que sans sa puissance militaire, ses excellents services du renseignement et ses valeurs démocratiques, c’est tout le Moyen-Orient qui plongerait dans un chaos irréversible.
Dans ce contexte, la riposte israélienne contre le Hezbollah devra être coordonnée avec les États-Unis. Après les belles paroles et les promesses, Netanyahu doit passer aux actes et se conduire comme un véritable leader. Son devoir est d’assurer la sécurité de tous les citoyens israéliens, juifs, chrétiens, et druzes.