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Agir, réagir ou dénigrer ? La dure vie d’un juif sur les réseaux sociaux

Par ces temps de crises, il est important de relayer l'information fiable.

Les réseaux sociaux, en particulier Facebook, sont un réservoir de défoulement contre quelque chose ou quelqu’un. Comme le dit Finkielkraut, on y « jacasse ». Mais on peut aussi s’en servir autrement…. Pour argumenter, pour réfléchir, pour proposer…. Pour agir

Le choc des photos, le poids des mots

Facebook et Twitter touchent des millions de personnes à travers le monde, plus d’un milliard pour Facebook.

Les Palestiniens ont parfaitement compris l’usage des photos et des mots : enfants ensanglantés, femmes en larmes et mains nues devant des méchants soldats sionistes, personnes âgées maltraitées à un check point…

Dans un monde 2.0 de partage des informations à la vitesse de la lumière, une rumeur peut devenir un tsunami. La rumeur d’Orléans en 1969 s’était propagée rapidement : des commerçants juifs auraient enlevés des clientes dans leur cabine d’essayage pour les pires motifs (traite des blanches, prostitution, …)

Plus récemment, Tsahal s’est vu accusé de prélever des organes sur des cadavres lors de sa mission humanitaire à Haïti.

L’an dernier, pendant l’opération à Gaza, des images d’Irak, de Syrie ont été mélangées à de réelles photos de Juillet 2014 pour semer le trouble sur les actions de l’armée Israélienne.

Le but est simple : propager la haine de manière insidieuse par le biais de l’émotion pure. « Regardez ce que font ces salauds de sionistes aux enfants palestiniens ! »

De là, découle la haine antisémite en Israël contre les « colons », contre leurs supporters à Toulouse, Bruxelles, Copenhague, Vincennes, Paris ou Sarcelles. Combien de photos brandies de Mohamed Al Dura ou d’un enfant en sang pour légitimer les violences contre les juifs ?

Le parti-pris de la presse ces jours-ci

Ce 12 octobre matin, j’ai regardé BFM en prenant mon petit-déjeuner. Ensuite, j’ai publié cela sur mon mur Facebook…

Bandeau déroulant des infos ce matin sur BFM :

Une nouvelle attaque au couteau a eu lieu ce matin à Jérusalem, l’auteur a été abattu (Police).

So what BFM ?

Qui était visé ? Un juif israélien. Pourquoi ne pas le dire ?

Qui était l’agresseur ? Un musulman arabe palestinien. Pourquoi ne pas le dire ?

Des blessés ou morts parmi les agressés ? Aucune mention, ça n’intéresse pas BFM ? Dire qu’il n’y a ni blessé ni tué juif est impossible à écrire ? Déception ? Aucun intérêt de citer que des juifs ne sont pas touchés ?

L’auteur abattu, de source policière ? Pourquoi l’indiquer ? Pour mettre en doute la parole israélienne ?

Même pas le mot colon dans la dépêche… ça doit énerver le journaliste AFP ou BFM qui l’a rédigé…

Imaginons à l’envers la même dépêche …

Une nouvelle attaque de colons israéliens contre des adolescents palestiniens a eu lieu ce matin dans une colonie de Cisjordanie occupée. Les blessés ont été transportés dans les hôpitaux palestiniens malgré le manque cruel de médicaments. L’auteur, un colon juif israélien, a été rattrapé et tué par les activistes palestiniens (source hôpitaux palestiniens).

 « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » (Camus)

Une presse inchangée depuis … 1982

Ceux de ma génération  se souviennent de cette photo en une de Libé en 1982 : un avion israélien en piqué sur Beyrouth, copie de la fameuse image du Stuka Nazi piquant sur le ghetto de Varsovie

En 1982, Sharon était qualifié de boucher de Sabra et Chatila. Il fut, pour rappel, condamné par Israël, pour négligence en face des massacres perpétrés par les Phalangistes Chrétiens Libanais.

En Septembre 2000, Sharon fut aussi, selon les médias, le déclencheur de la deuxième Intifada avec sa visite sur le Mont du Temple (traduction Française, l’esplanade des Mosquées).

Peu importe que la veille, un policier Palestinien avait assassiné son partenaire de patrouille israélien. Ou que des attentats aient eu lieu peu avant. Ou que des chefs palestiniens aient confirmé qu’Arafat a donné l’ordre du déclenchement de l’Intifada après son refus du plan de Ehud Barak qui lui donnait 98 % de ce que les Palestiniens demandent aujourd’hui … officiellement.

Je viens de relire l’ouvrage collectif de l’Observatoire du Monde Juif, « Les médias français sont-ils objectifs ? ». Tout y était déjà lors de  l’intifada de 2000 – 2002 : le retournement des mots de Shoah contre l’ennemi sioniste, l’apartheid, les images truquées de Pallywood.

Depuis, il faut reconnaitre que l’AFP a « modéré » son langage, un petit peu, il ne faut pas s’attendre à un miracle …

Le buzz des réseaux sociaux crée la réaction politique et médiatique

Il a été prouvé, lors de Tel-Aviv sur Seine, que le buzz a été créé par quelques militants pro-palestiniens. Puis l’affaire a été reprise par la presse et, enfin, par les politiciens.

Cette technique est terriblement efficace : jouer sur l’émotion, le rebond par des amis et le partage par des personnes peu ou mal informées. Et ça marche très bien… sur la Toile, mais pas en réel puisque Gaza sur Seine a été un flop magistral.

Twitter est le vecteur d’information le plus efficace pour promouvoir une marque, une émotion ou dénigrer quelqu’un.

Chaque média dispose d’un compte Twitter et d’un hashtag (mot-clé) pour réagir en direct sur une émission.

Le combat judéo-juif voué à l’échec

Je lis des centaines de statuts Facebook qui se plaignent de l’attitude des médias, des institutions juives ou non juives, et de certaines personnes. Parfois ça monte jusqu’au e-lynchage en quelques clics.

Rares sont ceux qui vont au « combat » 2.0 face aux médias ou aux associations pro-palestiniennes. Il faut souvent le faire en Anglais, argumenter contre des contre-vérités ou des images falsifiées.

Il est tellement plus facile de crier en vase clos dans notre espace virtuel judéo-juif…

Les institutions juives le savent bien. Rassembler dans la rue une foule juive est une crainte de tous les dirigeants. 400 personnes à 5 ou 6 « grandes » associations est tellement plus courant que 7000 personnes devant l’Ambassade d’Israël en Juillet 2014.

La volonté des institutions ne manque pas, c’est l’engagement physique des militants qui est en cause.  Donc on préfère dénigrer et « jacasser » sur Internet.

Se plaindre de l’AFP, de France TV ou de BFM est facile, mais combien sauraient-ils écrire une lettre et l’envoyer aux directions des médias ? Contredire un journaliste sur son mur Facebook ou son compte Twitter ?

Alors on se contente de vider son sac dans un groupe Facebook, de s’échauffer entre personnes, et de lire les newsletters des rares sites dont l’anti-islam est devenu la seule source de clics (ou de revenus publicitaires).

Action, réaction !

L’action est simple : créer ou utiliser un compte Twitter ou Facebook.

Aller sur les comptes et pages des médias et réagir, écrire aux directions, développer des arguments factuels.

Quand on réagit de cette manière, on sait très bien que les ultras d’un bord ou l’autre ne modifieront pas leur point de vue. Mais ceux que nous visons sont ceux qui écoutent et lisent et peuvent changer d’avis selon la véracité des propos.

Cherchez des infos sur les médias juifs fiables, sur la presse israélienne, sur Reuters, compiliez, croisez et réagissez.

Si vous voulez aider Israël et la Communauté Juive, sortez de votre carcan judéo-juif et devenez des cyber-militants et des hacktivistes !

PS : ces sujets seront traités lors de la conférence de Fabrice Epelboin le 15 octobre 2015

 

à propos de l'auteur
Militant communautaire depuis son adolescence. Président ou élu de plusieurs associations juives. Toulousain de naissance et Parisien d'adoption. Passionné de réseaux sociaux et de communication. Influenceur judéo-provocateur Devise : Me battre, débattre, combattre
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